Bondamanjak

Marcel Ravin raconte la France d’Antoine Crozat…

Comme il l’avait annoncé sur sa page Facebook, Marcel Ravin, le chef français originaire de Martinique libère la parole face au mépris naturel et structurel de la mère Patrie…

Mes ami.e.s,
Tout d’abord, un immense merci pour votre soutien sans faille.Hier je vous ai livré mes émotions suite à ce très désagréable incident. Je vous ai fait part de l’humiliation subie et croyez moi, j’aurai préféré vous parler cuisine…

Oui je parle de ma différence, celle de mon histoire avec tout ce qu’elle comporte. Ceux qui me connaissent vraiment, savent qu’elle n’est pas commune. Je suis martiniquais français, noir, je suis chef étoilé et je ne suis l’élève d’aucun grand chef ou système. J’ai donc eu à me battre pour ma passion et je continuerai.

Et j’ai le droit.

J’ai le droit d’assimiler une énième épreuve à mon parcours,

j’ai le droit de l’ajouter à celles déjà surmontées.

Ça dérange certains, met mal à l’aise d’autres mais pourquoi devrais-je me taire de peur qu’on fasse le lien avec ma couleur de peau? Je ne crie pas au crime, je dénonce des faits concrets. Je n’incrimine quiconque personnellement, je déplore un manque de fraternité.

Je ne divise pas, je rassemble pour mieux se faire entendre.

J’ai l’espoir que notre profession se fédère et qu’aucun chef reconnu pas ses pairs, ne soit plus jamais laissé sur le pas de la porte.

Je veux croire que l’organisation de cet événement s’excuse du manque de considération suite à une absence sur les listes… et surtout je garde en mémoire le meilleur… toute la compassion du vigile gêné de pas avoir pu faire déplacer un organisateur et la bienveillance des policiers tristes de me voir repartir mon carton à la main et ma veste blanche sous le bras…

Souhaiter à mes enfants et mes jeunes un avenir plus solidaire n’est pas une insulte, c’est un message pour l’égalité, la liberté et la fraternité.