C’était un 4 avril de cette fabuleuse année 1968, celle où la face du monde a failli changer. C’était le 4 avril 1968, le jour ils tuèrent le rêve.
«J'ai fait un rêve qu'un jour,
Les fils des anciens esclaves
Et les fils des anciens propriétaires d'esclaves
Pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité (…)
J'ai fait un rêve
Que mes enfants habiteront un jour une nation
Où ils seront jugés
Non pas par la couleur de leur peau,
Mais par le contenu de leur caractère (…).
Le mercredi 3 avril 1968, dans la nuit, des tempêtes balayaient les états de l’Arkansas, du Kentucky, du Tennessee, détruisant des maisons, arrachant des arbres, des lignes de haute tension. Le Tennessee justement où Martin Luther King était arrivé le matin même.
Dans cette nuit d’apocalypse, le Révérend King prononça, au temple Mason, ce qui s’avéra être son dernier discours, surement l’un des plus prophétiques. Il se terminait ainsi :
« Eh bien, je ne sais pas ce qui va arriver maintenant.
Nous avons devant nous des journées difficiles.
Mais peu m'importe ce qui va m'arriver maintenant,
Car je suis allé jusqu'au sommet de la montagne.
Je ne m'inquiète plus.
Comme tout le monde, j’aimerais vivre longtemps.
La longévité a son prix.
Mais je ne m'en soucie guère maintenant.
Je veux simplement que la volonté de Dieu soit faite.
Et il m’a permis d’escalader la montagne et j’ai regardé au loin
Et j’ai vu la Terre promise.
Il se peut que je n'y pénètre pas avec vous.
Mais je veux que vous sachiez, ce soir,
Que notre peuple atteindra la Terre promise.
C’est pourquoi je suis heureux ce soir.
Je ne m’inquiète de rien,
Je ne crains aucun homme.
Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur ! »
Le lendemain, au « Motel Lorraine » de Walter et Lorraine Bailey, à Memphis, Tennessee, vers 18:00 …
4 avril 1968 – 4 avril 2008. Vendredi 4 avril, nous nous souviendrons du rêve de Martin Luther King.