Dans le jeu de la vie, au coeur des enjeux du hasard…rares sont ceux qui jouent franchement cartes sur table…alors qu’en France la tourmente actuelle rêve de transparence et d’un apaisement moral souhaitable, en Martinique, on joue encore à la roulette ruse…Le Canard Enchaîné vient de révéler le montant vertigineux des dettes fiscales et sociales du Groupe Monplaisir soit : environ 22 millions d’euros.
Bondamanjak vous propose de suivre l’échange de mail entamé le 2 avril 2013 entre Chalandon et Yan Monplaisir…Ce dernier clairement conscient du « à qui profite le crime », promet de très bientôt démystifier la bavarde chape de silence qui protège le monde des affaires en Martinique. A suivre.
Le mail de Chalandon
De : Schalandon. Canard
Date : 2 avril 2013 07:52
Objet : Le Canard Enchaîné.
À : « [email protected] »
Message à l’attention de Monsieur Yan Monplaisir
Monsieur,
Selon nos informations, 23 de vos sociétés ont actuellement des créances vis à vis de la sécurité sociale, du Trésor et de divers fournisseurs de biens d’équipement, pour des montants qui se chiffrent respectivement à 22,5 millions d’euros (Etat des inscriptions au tribunal de commerce de Fort-de-France) et 2,8 millions d’euros.
Quelle va être l’attitude du Groupe vis à vis de ces dettes?
Merci de votre réponse.
S.Ch.
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La Réponse de Yan Monplaisir
Envoyé : vendredi 5 avril 2013 12:39
À : Yan MONPLAISIR
Objet : TR: Le Canard Enchaîné.
Cher Monsieur,
J’avoue n’avoir pas été surpris par votre demande, ayant connaissance de manœuvres engagées par des personnes qui visent à discréditer le Groupe dont j’assure la Présidence.
Pour répondre directement à la question posée, je vous confirme que notre groupe assurera comme il l’a toujours fait, l’intégralité de ses obligations.
Afin d’éclairer votre discernement, je me permettrai de soumettre à votre sagacité quelques éléments de contexte :
– Notre Groupe emploie : 1482 personnes
réalise un CA de : 117M €
et une masse salariale de : 52,4M€.
– Nous sommes une Groupe familial d’entreprises qui se situe donc dans des secteurs qui emploient de nombreux salariés.
– L’un des secteurs dans lequel nous opérons (le tourisme) est de notre point de vue celui qui serait le mieux à même de répondre à la dramatique situation à laquelle notre Département se trouve confronté (plus de 40 000 chômeurs)
– L’ensemble du secteur de la grande hôtellerie traverse depuis plusieurs années une crise sans précédent qui a conduit à la fermeture de nombreux établissements.
– La dette du secteur hôtelier vis-à-vis des organismes sociaux à la Martinique avoisine les 40M€ et la situation peine à s’améliorer. La Martinique, comme vous le savez, a connu une grave crise sociale en 2009 et, pour la première fois depuis 1946, le PIB de l’île a alors diminué (-6,5%) pour n’atteindre son niveau de 2008 qu’en 2012.
De nombreuses entreprises se sont trouvées en difficulté et certains grands Groupes, dans des secteurs pourtant considérés comme porteurs, ont été conduits à la liquidation (Groupe Lancry : grande distribution, enseigne Leclerc). Dans ce contexte compliqué, notre Groupe n’a pas bénéficié comme d’autres de soutiens particuliers, comme cela a pu être le cas des nombreux acteurs de « l’affaire du Crédit Martiniquais ».
– Ce dont vous êtes le témoin aujourd’hui est ni plus ni moins qu’un épisode de la vie de notre île telle qu’elle résulte des séquelles de notre histoire.
Voyez-vous, Monsieur CHALANDON, nous sommes une famille exemplaire d’entrepreneurs de « gens de couleur », dont le père est parti de rien (immigré en 1930 de l’île voisine de Sainte-Lucie).
La Martinique, seul bout de France à n’avoir pas connu la République sous la Révolution Française (les colons ayant fait appel aux Anglais pour protéger leurs intérêts) est encore le champs clos d’affrontements et d’une domination liée au passé.
En fait, nous osons défier un système et un ordre établi tout simplement parce que dans le cadre du développement de nos activités touristiques, je réponds avec deux autres entrepreneurs martiniquais à un appel d’offres lancé par la Mairie de Schoelcher pour une DSP de casino. Il faut savoir que, dans un premier temps, l’appel d’offres a été déclaré infructueux à 2 reprises, faute de candidature concurrente.
L’exploitant actuel détient le monopole de cette activité à la Martinique, à la Guadeloupe et en Guyane. Les actionnaires de ce Groupe ne sont autres que MM. HAYOT et ERNOULT, qui représentent les plus grosses fortunes de l’île. Le seul nom de HAYOT fait trembler dans nos îles.
Pour ma part, je ne cède pas aux pressions exercées, dont je vous laisse imaginer qu’elles ont été nombreuses et déloyales.
Au-delà de l’enjeu économique et de la lutte naturelle des intérêts, je vous invite respectueusement à mesurer les défis que vous offre cette opportunité d’être le témoin de rapports de force déterminants pour l’organisation de notre société.
Je vous propose donc, puisque je dois me rendre à Paris du 12 au 14 avril, de vous rencontrer à cette occasion. D’ici là, si vous le souhaitez, je répondrai à toutes les questions que vous pourriez me poser.
A toutes fins utiles, je vous communique mon numéro de téléphone ….