Des études récentes ont confirmé que l’obésité est en forte augmentation dans les régions d’outre mer. A titre d’exemple, en Guadeloupe, 8,9 % des enfants de 5 à 14 ans souffrent d’obésité et 14 % de surpoids. En Polynésie française, ces pourcentages sont respectivement de 17,6% et de 14,5%.
De même, l’obésité concerne en Guadeloupe 23 % des adultes et le surpoids 31,7 %. En Polynésie française par exemple, ces taux sont respectivement de 33% et 34,4%. En Martinique, les données font un régimes les dernières statistiques datent de …2004. Incroyable. Dans les rues de Fort-de-France, il suffit de regarder les bras des femmes pour voir que la graisse agresse.
Ces taux sont à comparer avec ceux observés dans l’hexagone : l’obésité concerne 16% des adultes. Ce sont donc 25% des enfants et adolescents et plus d’un adulte sur deux qui sont touchés par des problèmes de surcharge pondérale dans les régions d’outre mer.
Certes, c’est partout dans le monde que l’ « épidémie » d’obésité est en constante augmentation faisant de la lutte contre ce fléau une priorité de santé publique. Cette épidémie qui concerne aussi les régions d’outre mer, nécessite la mise en place de programmes de prévention adaptés. En effet, les conséquences de l’obésité, notamment en termes de maladies cardio-vasculaires et de diabète, sont dramatiques et constituent un coût de plus en plus important pour la sécurité sociale.
Malgré des messages d’incitation à une alimentation plus équilibrée, les Français d’outre-mer consomment encore trop de produits riches en sucres et en graisses.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le sucre fait partie, avec le gras et le manque d’activité physique, des trois principales causes de l’épidémie d’obésité. Rappelons que le sucre se transforme en graisse et qu’il faut alors essayer de limiter le plus possible la prise d’aliments sucrés ou de boissons sucrées. Ce n’est pas seulement la graisse qui fait grossir.
Mais même si les efforts pédagogiques favorisent la prise de conscience des consommateurs qui, de plus en plus, manifestent une volonté de changement de comportement, il ne leur est pas toujours possible de faire les bons choix alimentaires pour des raisons liées au marché.
En effet, certains produits de consommation courante, tels les yaourts ou sodas de grande marque, ont pour beaucoup d’entre eux une concentration en sucre supérieure à celle du même produit de même marque vendu en France hexagonale, sans qu’aucune justification objective ne soit donnée par les industriels.
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A titre d’exemple, le même yaourt de la marque Danone (velouté fruix), contient par pot de 125 grammes, 15,8 grammes de glucides en France hexagonale, contre 20 grammes en Guadeloupe. Toujours dans la marque Danone, un pot de 125 grammes du yaourt « Activa mangue », contient 17,3 grammes de glucides en France hexagonale contre 21,9 grammes aux Antilles. De même pour la marque Yoplait, le pot de yaourt de 125 grammes du yaourt « Sélection fruits » contient 20 grammes de glucide versus 23 en Guadeloupe. Quant au yaourt nature sucré de la marque Yoplait, la concentration en glucide est de 15,1 grammes dans l’hexagone versus 19,6 aux Antilles.
Prenons l’exemple d’un enfant en Guadeloupe qui consomme un yaourt par jour contenant 4 grammes de sucre supplémentaires en moyenne par rapport au produit équivalent vendu dans l’hexagone. Il absorbe ainsi 16 Kcalories de plus par jour, ce qui en fin d’année favorise une prise de poids supplémentaire de 0,5 à 1 Kg par an. C’est par projection, sur 10 ans une prise de poids supplémentaire d’environ 10 kilogrammes, favorisant ainsi une prise de poids supplémentaire.
Cette pratique est inadmissible. Il n’existe naturellement aucune autorisation délivrée par les autorités sanitaires locales ou nationales autorisant ou justifiant de telles pratiques.