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Martinique, le transport n?avance plus,

Entre des compagnies de transport maritime de passagers au bord de la noyade, des réseaux de transports urbains bancals, générateurs d’embouteillages, avec des véhicules inadaptés aux routes et chemins locaux, et un fonctionnement anachronique du transport par taxi collectifs, la Martinique entame 2008 à reculons.

Depuis 1996 et la non-application de la loi Sapin en Martinique, les transporteurs interurbains martiniquais bénéficient d’un régime dérogatoire. Certains se souviennent encore des barrages, des blocages, des « opérasion mòlòkòy » avec un Marc Pulvar flamboyant menant le combat contre l’application de la loi Sapin en Martinique. Loi jugée par l’ensemble des protagonistes, inadaptée à la réalité locale.

Douze ans plus tard, trois prolongations de dérogations passées, la situation est la même. Le Conseil Général qui veut subventionner l'exploitation, verser des aides à l'achat de nouveaux véhicules en contrepartie du regroupement et de l'installation d'une billèterie, mais ne peut car, à coté, des transporteurs, regroupés en deux organisations syndicales antagonistes, ne veulent pas. Surtout de cette histoire de billèterie qui permettra de savoir ce qu'ils font comme chiffre d'affaire. En face, l’Etat lui tourne pudiquement la tête en se pinçant le nez.

Demain, les deux présidents d’assemblées locales, MM. Lise et Marie-Jeanne remettront au Premier Ministre François Fillon, devant l’ensemble des élus martiniquais, une proposition de loi qui vise à transformer la Martinique en un seul territoire de transport. Le Périmètre Unique de Transports de la Martinique qui sera administré par une seule autorité de transports. Pas la vingtaine d’aujourd’hui.

Cette initiative du Sénateur Lise, a été validée par les élus de ces deux assemblées. Unanimement.

C’est, selon eux,  l’unique moyen et l'ultime proposition pour arriver à obtenir un cadre juridique adapté et les  moyens financiers d’organiser un système cohérent de transport sur tout le territoire, terrestre et maritime, de façon à satisfaire les besoins de déplacements des gens.

En attendant, le président du Conseil Général, devant le refus des deux syndicats de ne serait-ce que discuter, selon un calendrier qu’ils avaient accepté, du projet de convention que le Conseil général leur a proposé, a annoncé avoir écrit au Préfet pour lui dire que le Conseil général ne pouvait plus assumer ses compétences d’autorité organisatrice.

La balle est aujourd’hui dans le camp de l’Etat dont un éminent représentant sera en visite officielle demain samedi en Martinique.