Beaucoup de gens en Martinique, considèrent que le positionnement politique est une dimension figée. Récemment un homme me disait : « Je voterai pour Alfred Marie-Jeanne jusqu’à la mort ». Et moi de répondre froidement : « La tienne ou la sienne ? « . Ce bref échange n’a pas eu de suite. Ça peut se comprendre.
En 2015, dès le mois d’août, bien que vivant à l’île de La Réunion je me suis impliqué dans le scrutin prévu les 7 et 13 décembre pour le premier round de la Collectivité Territoriale de ce territoire laboratoire qui fusionnait le Conseil régional et le Conseil général. J’ai eu l’occasion d’apporter mon soutien à des élus qui me demandaient mon avis lointain. Je ne prenais pas de la hauteur, j’avais l’avantage de l’éloignement. Du décalage horaire.
Pour moi, il était hors de question que Serge Letchimy soit le premier président de la CTM et j’ai oeuvré en ce sens. Je me suis mis en danger, j’ai compromis mon cahier d’un retour au « pays » natal. Mes proches recevaient des menaces. Des policiers sont même venus un matin d’hiver à 6:00… torches en mode NCIS pour donner vie à une requête judiciaire venant d’un tribunal de notre territoire factice.
Entre les deux tours, je n’ai rien lâché. Le 11 décembre 2015, j’accorde une interview à un site réunionnais : http://7lameslamer.net/IMG/article_PDF/Les-enfants-de-la-Martinique_a1658.pdf
Quand je relis cela j’avoue que je suis invivable mais je le vis bien.
Le 13 décembre. Cette victoire était belle comme un pain de froment. Comme une maman. Comme toutes les maman de l’île. Mais l’espoir n’a pas duré. L’espoir est devenu une poire de lavement.
6 ans plus tard, ma déception est légitime. Je le crie et je l’assume. Cette Martinique dont j’ai rêvé n’existe pas. La Martinique est à la rue. Alfred Marie-Jeanne n’a pas rempli le contrat. Il a tué mes rêves de fierté. Il a tué nos rêves. Ceux de mes voisins. Vos rêves. Il a tué mes rêves de MARTINIQUAIS. Il a joué au Monopoly avec nos vies. Il n’a pas nourrit son « peuple. Nous ne sommes rien. Je n’ose même pas parler de l’échec du projet de café d’excellence. Une pitrerie sans nom. De son drapeau à la con. De son hymne que personne ne connaît.
Alors que faire ? Allez jusqu’au bout comme il a pu le dire récemment sur un média TV ? Non. Awa. Il doit arrêter ses conneries. Et celles de son entourage. Le syndrome d’Hubris ça devrait se soigner.
Je ne veux même pas parler de son âge. De l’âge de ses lieutenants. De cette désarmante armée mexicaine qui devrait rendre les armes qui puisent dans nos larmes. À 85 ans, cet homme n’est plus en phase avec la réalité. Et nous devrions remercier Sabrina Doré et Eddie Marajo deux saints cathodiques qui ont fait montre de pudeur en ne tirant pas sur cette ambulance humaine qui veut voler égoïstement les 7 prochaines années des français de Martinique.
Le 20 juin 2021, je ne voterai pas pour Alfred Marie-Jeanne. Et je respecte mon choix.
gilles dégras