2 ans de prison avec sursis, 5 ans d’interdiction de gestion d’une entreprise financière et 300 000 € d’amende. C’est ce qu’a requis le procureur général contre Maurice LAOUCHEZ dans l’affaire qui l’oppose au Crédit Agricole.
Le procès au tribunal correctionnel s’est donc terminé hier au palais de justice de Fort-de-France en Martinique.
Au total 6 témoins ont été entendus et Maurice LAOUCHEZ a lui-même été interrogé pendant près de 7 heures.
C’est sur ces témoignages et sur les pièces écrites que les avocats et le procureur se sont basés pour leurs exposés finaux :
La partie civile d’abord. 3 avocats se succèdent et présentent une multitude d’arguments comptables et juridiques qui prouvent selon eux, la culpabilité irréfutable de Maurice LAOUCHEZ.
En face les avocats de la défense trépignent sans rien dire. Leur tour viendra mais pas maintenant.
Dans la salle, encore plus bondée que la veille, des commentaires à haute voix sont lâchés. La présidente du tribunal ne dit rien.
Les avocats du CA poursuivent, impassibles. Ils demandent en premier lieu 1€ de dommages et intérêts, au nom de, je cite, « l’honneur du CA ». Puis un deuxième avocat réclame 11 millions d’€ au nom des pertes financières qu’aurait subit la banque verte.
Puis c’est le réquisitoire. Une heure pour réfuter un à un les arguments de la défense quant aux vices de procédure. Mais le procureur propose quand même la requalification des faits qui sont reprochés à Maurice LAOUCHEZ. Il ne parle plus d’abus de biens sociaux mais d’escroquerie, « ou », de recèle.
Ce choix dans la requalification, du jamais vu au pénal va permettre à la défense d’affuter sa plaidoirie. « Il ne peut y avoir sur les mêmes faits, trois infractions au choix » s’insurge Philippe EDMOND MARIETTE lors de la dernière plaidoirie. Pour lui ça n’existe pas dans le droit pénal. Il demande donc au terme de plus de 2 heures d’exposé, la relaxe pure et simple de son client. La décision du tribunal a été mise en délibéré. Elle sera rendue le 25 avril 2007.
Sophie LONETE