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MC Solaar condamné à 20.000 euros de dommages-intérêts pour contrefaçon

MC Solaar a été condamné par le tribunal de grande instance (TGI) de Paris à verser 20.000 euros de dommages-intérêts à l’auteur d’une chanson qu’il avait contrefaite sur son album « Cinquième as », a-t-on appris mardi auprès du tribunal.
Gérard Layani, auteur de la chanson « La marchande d’allumettes » déposée à la SACEM (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) le 8 décembre 1967, avait assigné devant le TGI de Paris MC Solaar en décembre 2004 après avoir entendu à la radio la chanson « La, la, la, la » du rappeur qui constituait, selon lui, une contrefaçon de son oeuvre.
L’auteur, qui a également écrit des chansons pour Johnny Hallyday (« Requiem pour un fou »), Petula Clark et Marie Laforêt, s’appuyait sur une analyse musicale effectuée par la SACEM sur sa chanson et celle de MC Solaar.
Il résulte de l’analyse, rappelle le jugement rendu le 27 avril par la 3e chambre du TGI, que « les deux mélodies comportent de nombreuses notes communes ».
Sur quatre mesures formant « une boucle musicale », précise la décision, « ont été relevées près de 28 notes semblables sur les 31 notes que comporte la mélodie de Monsieur Layani et sur les 30 notes de celle de MC Solaar ».
« Les deux phrases musicales présentent de fortes réminiscences d’un point de vue mélodique » et « sur le plan rythmique, les deux mélodies utilisent une écriture proche », selon l’analyse de la SACEM.
Selon le jugement, « il résulte de ces éléments non contestés qu’une partie de l’oeuvre dont M. Layani est auteur a été incorporée dans la chanson « La, la, la, la » dont MC Solaar est l’auteur et l’interprète sans autorisation préalable de celui-ci ».
MC Solaar devra verser 20.000 euros de dommages-intérêts à M. Layani en réparation de son préjudice moral. Le jugement lui interdit également « la poursuite de ces agissements sous astreinte de 1.500 euros par jour », un mois après la signification du jugement.
Selon l’avocate de M. Layani, Me Isabelle Wekstein, cela signifie que les albums contenant la chanson incriminée doivent être retirés de la vente.
Contacté par l’AFP, l’avocat de MC Solaar n’était pas joignable mardi en fin d’après-midi.