Entendu pour vous dans le rues en feu de notre belle* ville de Fort-de-France :
« Pèsonn pa sav si sé an nonm si sé an fanm
Mé lè Brijit lévé bandé
Bonda Manu ka pri difé
(variante)
Bonda Gabi ka pri difé«
Voilà, Le Carnaval de Martinique se termine ce soir, enfin, demain au petit jour. Pas comme avant quand à minuit tapante, le Carême débutant, tout s’arrêtait net.
Il y a beaucoup de choses à dire et il a été dit beaucoup de choses sur ce que notre Carnaval devient. Il y a trop de blancs, trop de vakabonajri, trop de groupes à bruits tapant sur toutes sortes de percussions, plus de satires politiques ou sociales mais des histoires de sexes et de fesses, pas de groupes costumés qui défilent mais des petites bandes de filles ou de garçons qui cherchent à se faire photographier et qui vont dans tous les sens, pas de « chanté » même malélivé mais des litanies d’insanités et de jurons…
Ce que notre Carnaval est, ce qu’il devient est à l’image de ce que notre société est, de ce qu’elle devient. Comment elle évolue, se transforme. Comment les valeurs muent, basculent, ne veulent plus rien dire. Comment les principes s’évaporent. Les populations se mélangent physiquement, culturellement, bibliquement. Les échanges se multiplient.
Le Carnaval n’est pas isolé, immuable, coupé de son environnement, figé pour l’éternité. Le mythe du Carnaval de Saint-Pierre, de la « Tradition », tout ça, tout ça, a duré.
La réalité, nous la vivons chaque année durant les jours gras. Ce que nous voyons dans le Carnaval est l’exact reflet de ce que notre société, notre communauté d’habitants de Martinique est.
A l’an prochain Si Dieu Veut.
- *belle, enfin, façon de parler…