Un jour, il y eut un évêque noir en #Martinique. Un troupeau tropical pouvait être conduit par un pasteur de couleur. L’Eglise de Martinique pouvait être dirigée, représentée par un prêtre né sur place. An ti-boug Tivoli !
Il y en a qui n’avaient pas aimé, qui auraient préféré qu’on dépêche de septentrion un bien clair, peut-être avec un accent belge……. Après tout, à cette époque, quelqu’un en Martinique avait-il vu ou même imaginé une représentation de Dieu autre que par un Jésus blanc ?
Maurice Marie-Sainte avait remplacé l’indéboulonnable Varin de la Brunelière. Celui qui symbolisait à l’époque tout l’archaïsme de l’Eglise et sa compromission avec la caste et le pouvoir. Celui qui avait traversé les dures époques du régime colonial de l’avant-guerre, le temps de l’Amiral Robert, puis les débuts de la départementalisation avec leurs luttes sociales, leurs injustices, dans un silence assourdissant face aux abus des possédants.
La consécration de Maurice Marie-Sainte avait été une respiration en 1972. Un espoir ? Mais bon l’Eglise c’est l’Eglise.
Monseigneur Marie-Sainte n’a pas été dans la lignée des prêtres ouvriers ou des religieux de la Théologie de la Libération, si précieuse pour les peuples opprimés, dominées, notamment d’Amérique du Sud.
Il a été un évêque de son temps, qui a appliqué les décisions de Rome et qui a, sous son magistère, maintenu la prééminence de l’Eglise Catholique en Martinique.
Requiescat in pace