A l’heure où l’on parle de l’arrivée de la TNT, les dirigeants n’ont aucune vision, aucun projet sur l’orientation qui sera donnée à ATV. Quand nous en parlons à nos deux dirigeants de la rédaction ; ils nous disent qu’ils vont y penser au moment même où la concurrence a déjà mis des émissions en avant. Cette direction (le directeur de la rédaction et le rédacteur en chef soit disant par intérim) refuse catégoriquement d’organiser des réunions de services pour discuter, de l’organisation de la rédaction, de l’orientation et de l’amélioration des journaux. Depuis leur arrivée aucune réunion n’a été réalisée malgré nos demandes successives. Le personnel n’est pas informé des perspectives si tant est qu’il y en ait.
Nous constatons avec stupeur, malgré les difficultés financières dont on nous fait état à longueur de journée, deux embauches au sein de la rédaction : 1 directeur de rédaction (qui évolue aussi dans une radio de la place (RCI, petite précision de la rédaction de Bondamanjak pour une meilleure maîtrise du sujet) et qui consacre à ATV que la moitié de son temps, alors qu’il est embauché a plein temps), 1 rédacteur en chef, (un ancien de France 3 à la retraite), soit disant en mission durant un mois afin d’accompagner les journalistes ce qu’il n’a jamais fait ni dans le fond, ni dans la forme mais il se proclame rédacteur en chef de la rédaction. Deux personnes venant de l’hexagone qui nous ont montré au fil des mois leur incompétence en ce qui concerne leur méthode de management proche de l’habitation bananière. Ces 2 hommes n’ont aucune notion de la réalité martiniquaise, ils ont donc du mal à évaluer ce qui est important pour les martiniquais sur notre antenne. De plus ils n’ont aucune vision a court, moyen et long terme de l’évolution de l’information sur notre chaîne. Le journal d’ATV est devenu un journal institutionnel et les informations de proximité que nous développions ont disparues de l’antenne.
Et comment avoir des propositions de sujets quand un de nos collègues propose un sujet mais qu’il ne peut pas le tourner lui même, on lui demande de fermer alors « sa boite a camembert » dixit les dirigeants de la rédaction.
Les journalistes sont continuellement méprisés et harcelés.
Notre motion de défiance porte sur :
* Des conférences de rédaction dirigées par les 2 responsables de rédaction et qui ont pour seule dynamique des infos piochées dans le France-Antilles du jour et RCI. Seuls les journalistes de la rédaction font des propositions de sujets. Les dirigeants de la rédaction n’en n’ont quasiment jamais. La conférence de rédaction n’est pas prise au sérieux. Elle n’est jamais préparée et donc il n’y a pas d’anticipation sur l’actualité,
* Le conducteur du journal est réalisé par le présentateur et le chef d’édition sans la présence du directeur de l’information ou du rédacteur en chef,
* Le présentateur du week-end est également celui qui gère parallèlement la rédaction et les conférences. Il pourrait ainsi faire le journal qui lui fait plaisir en occultant volontairement des informations qu’il n’a pas envie de divulguer. En cas de coup dur il fait comment pour préparer le journal et gérer l’urgence ?
* Les 2 rédacteurs en chef adjoints sont de plus en plus écartés au profit des 2 personnes recrutées à la tête de la rédaction. Quel est le coût de ce choix pour l’entreprise ?
* L’attitude visible de ces responsables de la rédaction à ne pas s’intéresser à une confection intelligente du JT. Lorsqu’il n’y a qu’un seul Journaliste Reporter d’Image confirmé programmé au quotidien, on se demande quelle est la volonté des chefs de la rédaction qui ont plutôt tendance à tirer vers le bas,
* Le directeur de la rédaction a contraint les journalistes à prendre avant la fin du mois de mai leur reliquat de congé pour l’année 2009. Nous lui avons fait remarquer qu’il pourrait en accord avec le salarié reporter la date, il ne l’a pas fait. Résultat, on se retrouve avec 5 journalistes permanents (sur 8) en congé durant le mois de mai,
* Alors que les nouveaux dirigeants de la rédaction d’ATV et la direction de HRTV et CG News, prônent le tout JRI ou c’est l’exclusion, dans le même temps ils emploient 2 stagiaires a qui l’on demande de faire des volets de « OFF images ». N’ayant pas la faculté de les commenter c’est le responsable d’édition qui est obligé d’écrire et de placer sa voix sur les off afin de les transformer en brèves et faire du remplissage dans le journal. Ces 2 personnes travaillent donc tous les jours alors que des cadreurs qui travaillent dans notre télé depuis plus de 10 ans et qui sont plus expérimentés et formés sont écartés, mis au placard, au motif qu’ils ne sont que cadreurs justement. De plus le directeur de la rédaction et le rédacteur en chef nous disent qu’il appartient a nous les journalistes de former les 2 stagiaires. Est-ce sérieux ? Car les stagiaires se trouvent dans une position anormale puisqu’ils ne doivent pas être utilisés pour remplacer des salariés en congés,
* Il faut absolument et en urgence mettre des moyens humains sur le journal afin de remonter en estime auprès de nos téléspectateurs et de nos partenaires financiers qui retirent leurs publicités de notre antenne au fur et a mesure que les audiences diminuent et que le journal (vitrine de la télé) s’écarte de leurs préoccupations.
* Des cadreurs extérieurs qui coûtent plus chers à l’entreprise 150 euros minimum sont sollicités par la direction de la rédaction alors même qu’elle refuse de donner des piges aux cadreurs qui sont dans l’entreprise depuis plus de 10 ans et qui coûtent moins chers 71 euros brut, après on parlera de difficulté financière d’ATV/HRTV/CGN,
* Le planning mensuel réalisé par le directeur de la rédaction avec le concours de la direction générale ne compte qu’un seul JRI pour faire un JT de 23 minutes et ce sur plusieurs jours. Quand on le fait remarquer au directeur de la rédaction il répond qu’il faudrait prendre dans ce cas un JRI de l’équipe des sports qui ne compte que 2 personnes pour couvrir toute l’actualité sportive du week-end. Cette mauvaise gestion du planning ne peut avoir que des conséquences néfastes sur le fonctionnement de la rédaction et donc sur le contenu du journal local,
* Malgré les rappels à l’ordre de la Direction Départementale du Travail et de l’Emploi, les dirigeants de notre entreprise refusent toujours de reconnaître l’existence légale des représentants du personnel de la rédaction et du syndicat SNJ,
* Au sein de la rédaction aucune évolution de carrière n’est proposée au personnel. Tous les anciens sont volontairement écartés, au profit de personnes extérieures qui n’ont pas nécessairement l’expérience et les compétences requises et qui n’apportent pas de valeur ajoutée,
* La méconnaissance totale des dirigeants de la rédaction du pays Martinique entraîne des ratages en série, le JT perd de son identité et de sa substance. Qu’ont-ils fait de notre proximité dont les membres fondateurs d’ATV et les téléspectateurs étaient si fiers ?
* Aucune ligne éditoriale n’a été définie jusqu’à ce jour,
* Des sujets sont commandités en dehors de la conférence de rédaction et orientés à des fins personnelles,
* Les journalistes sont en souffrance psychologique dans l’exercice de leur métier,
Ces grands pontes, n’ont pas la faculté de prendre en compte la réalité du pays, une injure pour nos téléspectateurs. Il faut carrément se battre tous les jours pour couvrir une actualité qui à notre humble avis intéresse les Martiniquais. Mettant de ce fait notre métier de journaliste en péril et bafouant notre éthique professionnelle. « Les journalistes ont de plus en plus de mal à assumer, voire n’assument plus, les choix rédactionnels et éditoriaux lorsqu’ils existent ».
Cette motion de défiance, la première en 17 ans d’existence « indique clairement le rejet des méthodes et des cadres qui dirigent cette rédaction qui a beaucoup perdu de sa crédibilité et de son audience.
Nous attendons de la présidence d’ATV/d’HRTV/CGN/ des mesures véritables qui nous permettent de faire notre travail sereinement pour qu’enfin notre chaîne devienne la télévision des martiniquais voire même la chaîne régionale que nous espérons tous.
A travers cette motion de défiance, la rédaction d’ATV/CGN entend donner un premier avertissement à la direction du groupe HRTV-CGN.
« L’heure de nous même a sonné ; Aimé Césaire »
Les journalistes de la rédaction soutenus par leurs représentants SNJ/ATV/HRTV/CGN