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Ne m’appelez pas créole

L’esclavage perpétré contre les Africains et leurs descendants à partir du 15e siècle est reconnu aujourd’hui en droit pour ce qu’il constitue : un crime contre l’humanité. Cela signifie que les régimes politiques qui ont commis cet esclavage, les conditions de réalisation dudit esclavage ainsi que ses conséquences sur les victimes qui en ont été réduits sont des faits criminels imprescriptibles. Dès lors, toute personne qui nie ou dénie le caractère criminel de ces faits, en déniant leur existence ou en ralliant totalement ou partiellement la cause ou la défense desdits faits, commet un délit punissable par les tribunaux.

Les témoignages que les contemporains de cet esclavage ont laissés, notamment le colon POYEN de SAINTE-MARIE, révèlent des modalités d’opération du crime :

« Les commandeurs doivent recevoir l’ordre le plus absolu de ne point infliger aucune correction aux nègres débarquant de Guinée ; ils doivent, au contraire, leur expliquer avec douceur ce qu’ils ont à exécuter, leur faire remarquer leur faute par la voie de leurs compatriotes, qui doivent, autant que la chose est possible, être mêlés parmi eux lors du travail et logés dans leur voisinage ; on doit commencer à les corriger que lorsqu’ils sont assez créolisés pour être jugés capables de commettre des fautes avec connaissance de cause, car alors ils serait dangereux de leur tout passe » (J.B. POYEN DE SAINTE-MARIE, « De l’exploitation des sucreries ou Conseils d’un vieux planteur aux jeunes agriculteurs des colonies », 1792, p. 48).

Monsieur POYEN DE SAINTE-MARIE rappelant également que les Africains, « après deux ans », « seront créolisés et d’excellents esclaves » (Idem. p. 41).

Cet esclavage se caractérise en effet par le fait qu’il s’accomplit efficacement dans la créolisation des Africains et de leurs descendants, c’est-à-dire dans le fait que, à l’aide de la violence, d’astuces et de manipulations, ces victimes sont contraintes d’adopter et de conformer leurs comportements et leurs discours à ce qui est appelé les « opinions créoles ».

 

 

L’individu « créolisé » est celui qui est « naturalisé aux colonies ; qui a les goûts, les habitudes d’un colon ».
L’Abbé DUGOUJON, préfet apostolique de la Guadeloupe, nous rapporte dans ses « Lettres sur l’esclavage dans les colonies françaises » publiées en 1845, ce qu’en pensait « M. le Marcier qui est un bon vieux colon » :

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