Bondamanjak

Ne mélangeons pas tout.

 

Dès lors, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi,  la plupart des gens ont jugé qu’il s’agissait là d’un risque, et qu’il ne fallait pas le courir. Et c’est ce qui explique le résultat. On a eu à peu près la même chose lors de l’élection de Mitterrand, où le bruit a couru, qu’on aurait de ce fait même l’indépendance, et tout le monde a en mémoire la ruée qui s’en est suivie sur les urnes pour voter Giscard afin de bien manifester le refus de cette chose.

 

Mais, comme, honnêtement, nous ne saurions souscrire

ni à la théorie de l’ « autonomie sanction »,

ni à l’idée que ceux qui ont fait le choix du 74, seraient simplement des assoiffés de pouvoir cherchant à plonger le peuple dans quelque affreuse dictature, en fait, il s’agit bien du choix d’une opportunité réalisable concrètement dans un timing maitrisable, ( par rapport à une conception lointaine de la révolution qui viendrait dans un futur hypothétique), résultant d’une réflexion mûrie par des années de militantisme au service de la cause du peuple martiniquais sur les fronts de l’écologie, de la culture, de l’éducation, de l’emploi, de l’insertion, du développement de l’économie endogène, etc.)

 

Nous en concluons tout simplement qu’il reste encore un peu de chemin (sincèrement je pense que ce sera moins long qu’on ne le pense en général) pour que le martiniquais de base, fasse la part des choses, et reconnaisse le mérite de tous ceux qui se sont engagés pour lui ouvrir le chemin de la responsabilité. Après tout, Césaire, une fois mort, est devenu tout d’un coup le « papa » de toute la Martinique, et tout cette quantité de personnes qui, de son vivant ont dit des tonnes de bêtises à son sujet,  se sont tues et se fondues dans la masse de ceux qui font son éloge maintenant. Bref, il n’y a pas de quoi décourager le militant sincère et convaincu.
Edmond Mondésir