Les libertés meurent en silence. A l’occasion de la polémique déclenchée par l’interdiction lundi dernier, à la demande du CRIF et avec le soutien de Valérie Pécresse, d’un débat sur le boycott des produits israéliens issus des Territoires Occupés, qui devait se tenir à Normal Sup en présence notamment de Stéphane Hessel (dont l’ouvrage « Indignez-vous » est le best seller de cet début d’année), on apprend avec stupeur qu’une circulaire de février 2010, signée de MAM, rappelle que le boycott est interdit en France, et appelle la justice à la plus grande sévérité pour les contrevenants (45 000 € d’amende). Deux citoyens français viennent ainsi d’être condamnés pour avoir appelé au boycott des produits israéliens provenant des territoires occupés (illégalement, doit-on le rappeler) , et un troisième procès doit avoir lieu la semaine prochaine. Vous avez bien lu : vous pouvez être condamné par la justice française si vous vous exprimez sur le fait que vous avez décidé de ne pas acheter de produits venant des territoires occupés par Israel, en défiance de toutes les lois et conventions internationales. Pour mémoire, rappelons que c’est le boycott qui a fini par faire tomber le régime raciste d’Afrique du Sud et permis la libération de Mandela. On attend toujours la réaction des intellectuels et hommes politiques français, qui se sont rués pour défendre « la liberté d’expression et de penser », s’agissant des propos d’Eric Zemmour sur « les Noirs et les Arabes, trafiquants de drogue »…. Quant à l’interdiction du débat à Normale Sup, qui fait couler beaucoup d’encre en France (certains n’hésitant pas, comme c’est l’usage, à traiter Stéphane Hessel, juif rescapé d’Auschwitz, d’anti-sémite…), elle a reçu le soutien de deux brillants intellectuels français, BHL et (surprise, surprise..) Alain Finkelkraut, dont on se rappellera les attaques contre l’humoriste Dieudonné et les propos sur « la France, risée du monde entier à cause de son équipe de football composée de joueurs africains »….
