Dans ce contexte il est ahurissant qu’aucun(e) élu(e) ou candidat(e) n’ait pas encore réagit publiquement à l’interpellation publique de Paille, leader d’opinion influent auprès de la jeunesse martiniquaise. Pour ceux et celles qui n’ont pas encore vu le clip, voici le lien YouTube : http://youtu.be/OgGTnc9a27A . Voici quelques extraits : « an lo politisyens ki ka manti ba pèp yo … Man za tann yo assé… Kouyonen nou, cé sèl bagay ki an tèt yo » “Man ka craché anlè ti maniè malonèt yo” « … Nos politiciens ont tous perdu leur graines. Ils parlent, ils parlent, ils parlent depuis des siècles, j’entends les voix mais ne vois pas les gestes… » En tant que Citoyen et candidat aux élections législatives dans le Nord en juin 2012, voici mon opinion : Le fossé entre le personnel politique et les jeunes se creuse de jour en jour.
La violence des propos de Paille et l’absence de réaction en témoignent. Soit la classe politique est trop occupée à gérer la préparation des prochaines élections (présidentielles, législatives, collectivité unique et municipales) pour entendre ce cri de la jeunesse. Ou, plus grave, le message a été entendu par certains élus qui n’osent pas répondre. Un mélange de culpabilité et d’incapacité à proposer des solutions concrètes pourrait justifier un tel silence. Quelle que soit la vérité, nous avons là une preuve supplémentaire de la déconnexion entre la jeunesse et le personnel politique. Pour l’instant, Paille crache sur des comportements qu’il juge malhonnêtes. Attendrons-nous, nous citoyens ou élus, de savoir sur QUI il crachera, pour entamer le dialogue avec lui et la jeunesse qui se reconnait dans ce message ? Evitons le piège du « tous pourris », assumons nos responsabilité de citoyen.
Paille reproduit dans le morceau « Assé » le schéma du « tous pourris » qui consiste à identifier des boucs émissaires (les politiciens menteurs, les animateurs peureux et les artistes à textes futiles dans « Assé ») qui abuseraient des citoyens victimes à qui il serait facile de vendre des rêves. En Martinique, nos politiciens sont des citoyens qui se sont inscrits sur les listes électorales, qui se sont présentés à des élections et qui ont été élus par la majorité des citoyens qui se sont exprimés. Ils n’ont pas fait usage de la force pour être élus. Nos élus sont loin d’être irréprochables mais cracher sur leurs attitudes, c’est cracher sur nos propres votes.
Si nous ne sommes pas en accord avec ces élus, dans un régime démocratique, certes perfectible, nous avons le devoir de proposer des alternatives ou, à défaut, de voter pour d’autres candidats. Paille Candidat !
Dommage que Paille ne se présente pas aux prochaines échéances électorales afin d’influencer l’inconscient collectif dès aujourd’hui. Pourquoi attendre 2020 comme il le suggérait le 19 juin 2011 sur ATV dans l’émission « le Club Actu » ? Car la promesse de la démocratie est bien de permettre à tout citoyen, quels que soient son nom, son origine sociale, ses compétences, sa fortune, de s’exprimer, de se présenter aux élections et de gouverner. Je suis disponible pour tout débat avec Paille et les jeunes qui se reconnaissent dans le texte « Assé ». Je demande à tous les candidats et à tous les élus de réagir publiquement à une interpellation claire et brutale du personnel politique par un des représentants de notre jeunesse. A bientôt. » Schoelcher, le 4 mars 2012