Auteur de Papa was A Rolling Stone pour les Temptations, Norman Whitfield vient de mourir à Los Angeles des suites d’un diabète. Il n'avait pourtant pas le goût des mélodies sucrées dont raffolait Motown et qui firent la gloire des Supremes ou de Smokey Robinson. Né à Harlem en 1948, Whitfield était un enfant du rock autant que de la soul. Après avoir déménagé pour Detroit et rejoint Motown au début des années 60, il s'est fait les griffes sur quelques chansons habilement calibrées (Needle in a haystack ou Ain't to proud to beg, que les Rolling Stones reprendont avec panache dans les années 70), mais son talent s'est dévéloppé hors cadre sous l'influence de l'explosion pyschédélique des années hippies. Depuis son QG de Detroit, Whitfield ne perdait pas une miette de ce qui se passait en Californie, du côté des Doors ou de Sly and The Family Stone, dont il a largement copié le style flamboyant et le funk-rock en fusion pour faire entrer Motown dans une nouvelle ère.