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Patrick Kibangou: candidat polonais et africain au Parlement européen

Après le bac, c’est en France ou en Allemagne fédérale qu’il veut faire ses études. Mais il fait un rêve, une voix lui dit: « tu iras en Pologne ».
« Ma mère qui est vraiment croyante, catholique, fervente catholique, m’a dit +c’est le pays du Pape, il faut y aller+ », se souvient-il dans un sourire en référence au pape polonais Jean-Paul II. Ses dossiers pour l’Europe occidentale sont refusés, il finit par se résoudre à partir à l’Est et sort diplômé de l’école polytechnique ainsi que de l’académie d’économie de Wroclaw (sud-ouest). Vers la fin des années 1990 il pense sérieusement au retour mais la guerre éclate au Congo, il se retrouve sans passeport et demande la nationalité polonaise. « C’était un record, en moins de quatre mois j’ai eu ma nationalité, et puis ensuite je me suis dit que j’étais Polonais, et voilà », raconte-t-il. Les Africains y sont rares mais il rejette le stéréotype d’une Pologne raciste. « Non, les Polonais ne sont pas racistes », dit-il, « il y a des cas marginaux mais ça ne compte pas, ça. On les trouvera aussi bien en France ou en Angleterre ».   Il travaille à présent pour un organisme de distribution des fonds structurels européens aux agriculteurs polonais. « Ce qui se fait en Europe c’est quelque chose de fantastique », s’enthousiasme-t-il. « Si l’Afrique pouvait aussi être unie et copier ce que l’Europe fait, ce serait bien pour le monde »

Il est établi à Jelcz-Laskowice, petite ville des abords de Wroclaw. Sa compagne, médecin de nationalité polonaise et d’origine nigériane, a installé son cabinet de gynécologie dans leur grand pavillon. « Nous parlons polonais le plus souvent entre nous. Quand nous sommes énervé l’un contre l’autre, alors c’est l’anglais, parfois le français », sourit-il.

Source AFP