Après le bac, c’est en France ou en Allemagne fédérale qu’il veut faire ses études. Mais il fait un rêve, une voix lui dit: « tu iras en Pologne ».
« Ma mère qui est vraiment croyante, catholique, fervente catholique, m’a dit +c’est le pays du Pape, il faut y aller+ », se souvient-il dans un sourire en référence au pape polonais Jean-Paul II. Ses dossiers pour l’Europe occidentale sont refusés, il finit par se résoudre à partir à l’Est et sort diplômé de l’école polytechnique ainsi que de l’académie d’économie de Wroclaw (sud-ouest). Vers la fin des années 1990 il pense sérieusement au retour mais la guerre éclate au Congo, il se retrouve sans passeport et demande la nationalité polonaise. « C’était un record, en moins de quatre mois j’ai eu ma nationalité, et puis ensuite je me suis dit que j’étais Polonais, et voilà », raconte-t-il. Les Africains y sont rares mais il rejette le stéréotype d’une Pologne raciste. « Non, les Polonais ne sont pas racistes », dit-il, « il y a des cas marginaux mais ça ne compte pas, ça. On les trouvera aussi bien en France ou en Angleterre ». Il travaille à présent pour un organisme de distribution des fonds structurels européens aux agriculteurs polonais. « Ce qui se fait en Europe c’est quelque chose de fantastique », s’enthousiasme-t-il. « Si l’Afrique pouvait aussi être unie et copier ce que l’Europe fait, ce serait bien pour le monde »
Il est établi à Jelcz-Laskowice, petite ville des abords de Wroclaw. Sa compagne, médecin de nationalité polonaise et d’origine nigériane, a installé son cabinet de gynécologie dans leur grand pavillon. « Nous parlons polonais le plus souvent entre nous. Quand nous sommes énervé l’un contre l’autre, alors c’est l’anglais, parfois le français », sourit-il.
Source AFP