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Pêche en Martinique : il y a de gros trous dans les filets

Communiqué du SAPEM
Les marins-pêcheurs de Martinique doivent savoir la vérité concernant le versement des aides d’extrême urgence qui n’est toujours pas intervenu à ce jour, alors que le protocole d’accord signé le 31 Décembre 2012 prévoyait la mise en œuvre immédiate de ce dispositif.

Certains médias avaient laissé entendre que ces aides d’extrême urgence n’avaient pu être versées car Bertrand CAMBUSY aurait perturbé une réunion devant se tenir à la Direction de la Mer le 29 Janvier 2013.

Or, le 7 Février 2013, une nouvelle réunion à laquelle le Directeur de la Mer n’a pas convié Bertrand CAMBUSY s’est tenue entre la Direction de la Mer, les élus et les représentants de la pêche à savoir Olivier MARIE-REINE, Président du CRPEM, Marie ADEMAR, Présidente du SIMPM et Elie EUSTACHE-ROOLS, Président suspendu à titre provisoire du SAPEM.
Ce même jour, le SAPEM renouvelait les membres de son Bureau, de telle sorte qu’il n’a pu participer à cette réunion dont il souhaitait le report.

Que s’est-il passé lors de cette réunion ?
Pourquoi personne n’a communiqué ?
Pourtant, la réunion a duré toute une journée…
Pourtant, ils savent que les pêcheurs sont en attente…

Ø La Direction de la Mer a proposé que l’aide permette le désendettement des marins-pêcheurs selon la répartition suivante :
– 1/3 minimum allant au marin-pêcheur
– 1/3 au moins pour recouvrir la dette à l’ENIM
– 1/3 pour un désendettement du marin-pêcheur vis-à-vis d’autres organismes (CPO, COOPEMAR)

Ainsi, la Direction de la Mer dit aux marins-pêcheurs comment utiliser l’aide d’extrême urgence pour laquelle ils se sont battus.
Cela est inadmissible !
De surcroît, cette proposition est en contradiction avec l’article 2 du protocole d’accord signé le 31 Décembre 2012 qui prévoyait l’effacement des dettes sociales et fiscales, y compris les dettes ENIM. La réponse de l’Etat sur ce point devait intervenir mi-Janvier 2013.

Lors de cette réunion sur la répartition de l’aide de l’Etat, la Direction de la Mer a parlé de l’aide des collectivités territoriales qui devrait être répartie entre tous les marins-pêcheurs.
Or, l’objet de la réunion était de discuter de l’aide de l’Etat et non de celle des collectivités…

Concernant l’aide propre de l’Etat d’un montant de 2 millions d’euros la Direction de la Mer propose une répartition à deux niveaux :
Niveau 1 : « 200 pêcheurs rencontrant des difficultés de moyenne importance »
Niveau 2 : « 180 pêcheurs rencontrant de graves difficultés ».
Par conséquent, l’aide de l’Etat ne concernerait que 380 pêcheurs sur plus de mille.

Ø La Direction de la Mer préconise la mise en place d’une commission tripartite associant le CRPEM, madame l’assistante sociale maritime et la DM.
Or les professionnels avaient déjà rejeté cette proposition au 11ème jour de grève et au contraire ils avaient proposé à l’article 7 du protocole, la mise en place, début Avril 2013, d’une cellule sociale avec comme pilote le Conseil Régional et se composant de : CR / CG / CACEM / CAESM/ CCNM/ CRPMEM/ SIMPM/ SAPEM/ SDGA.
Cette cellule serait-elle en voie de disparition ?

Ø En ce qui concerne la liste des marins-pêcheurs transmise par la Direction de la Mer à la collectivité régionale il s’avère qu’elle n’est pas exacte (puisque même les élèves de l’Ecole de Trinité et des marins-pêcheurs qui ne sont plus en activité sont concernés)…
Aussi, la collectivité régionale qui a déjà expédié des notifications aux marins-pêcheurs devra certainement les annuler et en envoyer de nouvelles…
On constate que la Direction de la Mer n’est même pas en possession d’une liste exacte et se défend en accusant la Région de ne pas avoir mentionné « un autre critère que celui d’avoir un statut de marin-pêcheur ».

Ø Selon le compte-rendu de cette réunion du 7 Février 2013, « La Présidente du SIMPM (Mme Marie ADEMAR) a dit qu’elle écrirait au Ministère pour obtenir ses explications. Elle a aussi fait savoir qu’elle n’était plus disposée à participer à une quelconque réunion, considérant que les orientations exposées n’étaient pas conformes à ce qui avait été dit. ».
Le Président du CRPEM a souscrit à ces propos.
Ainsi, malgré une réunion marathon d’une journée, aucune décision n’a été prise et les parties n’ont convenu d’aucune autre date de réunion…
Et pour couronner le tout, le Directeur de la Mer propose que les représentants de la profession expriment par écrit leurs propositions. Il mentionne que les travaux se poursuivront à partir des échanges de ce jour et des propositions éventuelles des représentants de la profession.
En clair, puisque la Présidente du SIMPM se retire des discussions et que le Directeur de la Mer propose que chacun fasse des propositions par écrit, cela signifie que la Commission de suivi prévue dans l’article 16 du protocole ne serait plus à l’ordre du jour.

Voilà la conséquence lorsqu’on impose à la table des discussions, des personnes qui ne sont ni les concepteurs ni les négociateurs des engagements ou accord signé.