En matière musicale, c’est par le zouk que, durant les dernières décennies nous avons fait relation avec les mondes américains, européens, africains et asiatiques. Cela dit, le zouk n’est pas une voie inédite. Bien au contraire, il s’agit là d’une adaptation nouvelle, heureuse, productive et créatrice de ce que savaient faire les aînés dans les fameux bals des casinos parisiens par exemple. Ainsi, s’agit-il en somme de la continuation d’une tradition bien ancrée dans les consciences et dans l’inconscient collectif.
Les agents du zouk ont su démontrer une grande capacité progressiste et combinatoire d’alliance signifiante entre l’ancien et le nouveau pour l’équilibre et l’identification culturelle. En nous reposant principalement sur les matières littéraires et orales, nous démontrerons comment le zouk s’inscrit dans la continuité d’une tradition ancrée et qu’ainsi, bien que produit postmoderne, il est syllogistiquement un produit traditionnel.
Jean-Georges CHALI est maître de Conférences en Littérature comparée à l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique. Il est diplômé de l’université Paris Sorbonne (Paris IV), a été successivement Directeur du Département des Lettres Modernes, Directeur du CERALEC (Centre de Recherches et d’Etudes en Langues et Littératures Comparées), Directeur de publication des Cahiers du CERALEC et de la Revue Carilang et Doyen de la Faculté des Lettres de 2000 à 2005.
Il est l’auteur de nombreux articles sur les contes créoles et caribéens ainsi que sur la littérature américano-caraïbe et panaméricaine. En 2006, il a publié Vincent Placoly : conteur ou la projection esthétique d’un écrivain panaméricain et Le rapport à l’œuvre avec Dominique Berthet.