Nous sommes le 5 novembre 2005, il est 22h00, nous sommes un samedi soir sur la terre, un samedi soir en Guyane française. L?univers se réduit à un ticket. Tu l?as où tu ne l?as pas ! L?air est musical et le Kindall une grande cathédrale. Le DJ CICERON fait la première partie, car un groupe y est attendu comme des apôtres sur scène. Dieu, lui, il est là presque palpable : C?est l?esprit Perfecta, c?est l?icône Perfecta que l?on prie secrètement d?être à la hauteur de nos attentes. Grande question : Paulo sera-t-il là ? La Perfecta fête ses 35 ans et sans Paulo ALBIN, ce serait un crime de lèse-majesté ! A minuit c'est l'apparition. L'entrée en scène est simple mais dès les premières notes, chacun y met ses propres sensations, sa propre histoire, ses propres images. La machine à caresser notre mémoire est en marche. L?excitation monte à partir de l?arrivée de Paulo qui est là en invité puisque le groupe a l?habitude de fonctionner sans lui. Fout i bon ! Tous les tubes sont joués et chantés comme aux plus belles soirées de la musique martiniquaise. D?ailleurs, en jetant un regard dans la salle ou en tendant un peu l?oweille, on se wend bien compte que la salle est très majoritaiwement antillaise. Soudain les chanteurs quittent la scène et la clarinette de Michel Godzom fait valser la biguine avec la mazurka avant la reprise pour plus de 4 heures de musique ! Plus de 4 heures de vibrations positives permettant aux uns et aux autres de se sentir encore vivants, aptes à partager autre chose que l'émoi d'un crash d'avion, autre chose que la colère contre l'augmentation de l'essence. Je me surprends à sourire à un con à qui je n'adresserais jamais la parole pour lui demander ne serait-ce que l'heure à sa montre, simplement parce que celui-ci chante avec la même ferveur que moi : " Nou pa té mantchééééé nou pa té bizwen ayen " … eh oui.. 35 ans de bonnes mélodies ça se fête ensemble, ça se fête comme ça avec paulo… Ils sont venus en Guyane comme prévu, ils ont été accueillis comme il se doit… Bon dié mwen kontan ! Warlock
