Dans le climat actuel, je m'étais promis de ne plus parler en terme de blanc et de noir. Au coeur d'une belle pirouette que d'autres pourraient m'envier, j'avais opté pour le mot "pigmentaire". Une approche pigmentaire, une vision ou une dimension pigmentaire…Surtout que la notion de couleur, porte en son sein son lot d'embarras. Aux Antilles ces temps ci et d'ailleurs depuis un certain temps…on parle du métissage. Mot à la mode, fruit d'un consensus lèchant qui semble arranger tout le monde ou presque. Mais le "we are the world" que pourrait impliquer le métissage existe dans la tête des victimes de suenos. Sans minimiser le rôle positif du rêve dans la vie de l'homme, il est important d'être éveillé pour éviter le leurre. Récemment, je constatais la réussite d'un afro antillais en Martinique dans un domaine initialement pas réservé à quelqu'un qui a sa dimension pigmentaire. J'étais content pour lui, pour x raisons. Hier, j'apprends qu'il dérange. Son positionnement dans l'espace économique…dérange. Aussi, comme Fanon, je m'interroge…(ça peut-être l'une des libertés immuables qu'on peut revendiquer sans se faire prendre la tête…euh quoi que) Cet homme voit-il son statut remis en question parce qu'il n'est pas à sa "place". La virulance de ses détracteurs me permet de penser que l'un dans l'autre, la dimension pigmentaire donne des arguments à la férocité économique. gilles dégras