On apprend ce matin que 78 réfrigérateurs ont été dérobés dans le port de Fort-de-France sans que personne ne s'en aperçoive et donc que les voleurs ne soient dérangés. Ce qui est surprenant c?est que l?on découvre, dans le même balan, que ce n?est pas si aisé de dérober quoique ce soit. D?abord il faut des complicités internes bien ciblées car les conteneurs sont anonymes et ce ne sont pas ceux d?oignons France qui sont en général pillés. Ensuite, il faut que certains regardent ailleurs à des moments bien précis. Enfin, il faut des moyens genre gros camion parce qu?un frigo c?est pas un stylo, on peut pas le glisser subrepticement dans la poche. Ce qui est ahurissant, c?est que sans rire, on nous explique qu?il y aurait une espèce de tradition locale. Il ne faudrait surtout rien dire, faire comme si de rien n?était. Non seulement les dockers, qui ne travaillent plus vraiment et ne déchargent plus grand-chose, sont grassement et royalement payés à ne rien faire, mais les pouvoirs publics, les transitaires, enfin tout ce que le port compte comme autorités ferment les yeux car si jamais ils s?avisaient de rouspéter ou de vouloir un tant soi peu faire cesser ces vols il y aurait des risques de troubles sociaux. Et des centaines de milliers d?euros remplissent les poches des initiés et de leurs comparses. Ainsi va notre petite Martinique chérie où certains requins et autres bécunes font leur gras tranquillement, impunément, ayant définitivement « dégréné » (émasculé) les autorités. Dis, ça sera aussi comme ça lorsqu'on sera indépendant ?
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