Ce à quoi nous aspirons tous, plus ou moins consciemment, c’est l’émergence d’une nouvelle élite. J’ose dire : d’une chevalerie des âmes. Vous, demain peut-être. Une élite chevaleresque émancipée de l’argent et de la notoriété médiatique -présentement les seules sources d’un pouvoir que plus personne ne respecte, et pour cause. Une élite qui préconisera le sens de la mémoire, de l’altitude, du recueillement -pour conjurer l’éffrayante prophétie d’Huxley dans son « Meilleur des mondes ».
Il vous faudra du temps, du courage, de la lucidité,du repli dans des thébaïdes. Il faudra apprendre à se ressourcer pour qu’advienne un printemps des âmes. Ce sera votre tâche historique.
Pour l’heure, il faut aller au charbon, comme on dit dans les milieux rugbystiques quand le paquet d’avants adverse promet de la castagne. La gauche française nous promet pire : son mépris, notre marginalisation. Réagissons! Contre-attaquons avec panache et dans l’allégresse ! Oh, nous savons bien, hélas, que cette droite est rarement chevaleresque. Souvent elle nous déçoit, et même nous exaspère par sa soumission aux présupposés de ses adversaires. On dirait qu’elle a peur de l’ombre portée de ce moralisme de gauche qui pourtant est agonisant. On la voudrait plus enjouée, moins techno et plus franche du collier. Mais il importe au préalable qu’elle reste majoritaire le printemps prochain (…)
J’ai soutenu mon ami et compatriote Jacques Chirac en 1995 et en 2002 sans aucune réserve contre le candidat des socialistes et je ne l’ai jamais regretté, même si certains de ses choix ont pu me désorienter. J’ai soutenu en 2007 et je soutiens Nicolas Sarkozy, également sans réserve, même si j’ai pu pareillement déplorer certaines initiatives, et plus encore certaines nominations. Elles m’ont beaucoup déplu mais elles ne portaient pas sur l’essentiel. Dans la tourmente d’une crise mondiale, le cap aura été le bon et la réélection de Sarkozy est une nécessité impérieuse. En tant que corrézien je connais Hollande . C’est une personnalité estimable qui m’inspire de la sympathie. Mais peu importe : il est le candidat d’un parti de bobos sans âme qui s’est signalé par son intolérance, son pharisaïsme, sa démagogie et sa soumission aveugle à l’air du temps. Si Hollande atteint le second tour, il sera le candidat de Mélenchon, d’ Eva Joly et de deux trozkyistes. Ces idéologues le tiendront en laisse car il devra souscrire des alliances avec eux. Ça promet des tractations peu claires, des concéssions inavouées et une cacophonie dont on se gaussera à l’étranger. Quand les idéologues s’emparent du pouvoir, ils font la chasse aux sorcières, l’ambiance s’alourdit, la France perd son humour, sa jovialité, sa personnalité pour tout dire. Avec une nouvelle cure d’assistanat- ou du « care » cher à Me Aubry, elle se réduirait aux tristes acquets d’un gardiennage « socio-cul » depuis la crèche jusqu’à la maison de retraite.
La France mérite mieux. Si la bigoterie rose, rouge et verte fait la loi, les idées printanières auront du mal à fleurir, on s’ennuyera énormément au pays de Rabelais, il faudra se rabattre sur les chansonniers pour rire à notre aise et encore, ils risquent la mise à l’index dans les prétoires de Mme Joly. Car si Hollande devient notre Président, cette dame peut être ministre : on n’aura plus de nucléaire mais il faudra aller aux abris. La seule évocation d’un tel Fukushima politique fait froid dans le dos. Supposons qu’Hollande s’en débarrasse. Il aura Duflot dans les pattes, et derrière son gentil minois se dissimule une idéologue ultra, bien plus dangereuse car plus rusée. (…)
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