Vous savez, ces zones où se concentrent les commerces et où vont les gens, beaucoup de gens, pour faire des achats de toute sorte. Mais si, mais si, toutes ces zones qui sont en bas de l’autoroute et où on trouve les plus grandes enseignes du pays.
Oui. Pourquoi ?
Il faut demander à Alfred, à Claudie, à Sergio et au Préfet de l’époque qui ce jour-là, le jour où cette décision fut prise, s’est tu devant la sottise de ses 3 interlocuteurs. Aujourd’hui, les langues se délient. Un peu. Et même si le TCSP est un véritable souffle, une libération, une grâce pour tous les malheureux (et un peu les touristes) qui l’empruntent faute de mieux, il montre à la face du monde la faible valeur de certains de nos élus dont la plupart sont encore, hélas, en activité.
La parole se libère peu à peu
En tout cas, dans ce bar de La Savane, ce que nous avons entendu lors de cette conversation entre trois pagna à chemises granmanch sur la table à coté, donc en prêtant l’oreille, est sidérant. Incroyable. Ainsi, malgré tous les diplômés, techniciens, ingénieurs, urbanistes, … malgré tous les cerveaux qu’il y a dans les administrations de Martinique, toutes les études effectuées par les plus grands bureaux d’Europe, le TCSP, TSCP ou encore le Tésèsèspé comme disent les petites gens qui l’empruntent reconnaissants chaque jour, passe par l’autoroute, donc presque au milieu de nulle part, parce que Alfred président de la Région à l’époque, l’a voulu.
Le TCSP passera par l’autoroute. C’est moi qui ai l’argent, c’est moi qui décide.
Ce n’est pas exactement ce qui a été dit mais ceux qui étaient là ont compris ainsi. Claudie, président du Département à l’époque qui avait initié et porté le projet avec un tracé passant dans les zones, toujours aussi courageux a bégayé « Hein ?! Mais, mais, mais… ». Sergio rusé (ce projet qui n’allait pas lui coûter un centime, exclusivement sur le territoire de la CACEM qu’il présidait alors et modernisant la ville de Fort-de-France dont il était maire, était tout à son bénéfice) a fait comme s’il n’avait pas entendu en se frottant les mains sous la table.
La défaite de la Martinique
Alors, le Préfet, grand commis de l’Etat dans ce croupion de pays, entouré de tous les fonctionnaires d’Etat effarés, a pris acte de la décision des 3 plus grands élus locaux de l’époque.
Et c’est ainsi que les gens continuent, et continueront encore longtemps, à prendre leur voiture pour aller dans ces zones commerciales, artisanales, industrielles, ces zones de chalandise d’où ils peuvent voir passer, à quelques centaines de mètres, des autobus articulés déguisés en tramway sur pneus. Inaccessibles.