« Tout pouvoir, écrit Michel Foucault, ne repose jamais que sur la contingence et la fragilité d’une histoire ». Le développement de l’archéologie comme « science du commencement », au début du 19e siècle, parle de l’imaginaire des origines qui a accompagné la fondation des États-Nations européens. L’Antiquité avec laquelle conversait l’humanisme de la Renaissance devint alors l’objet d’une culture patrimoniale et d’un récit de civilisation. En témoignent le modèle du musée universel et les collections de moulages, qui aspirent à étendre la connaissance tout en posant le périmètre des beaux-arts. Si cet héritage de l’Occident est aujourd’hui mis en question par la critique postcoloniale, les mythologies du passé demeurent, se déplacent, se reformulent et se trouvent même avivées dans le monde globalisé.