Par Roger Anglo.
Présidentielle 2017 : Un VOTE déterminant, qui fera du bruit
Françaises, Français !
La France est en danger. La #France est sur une trajectoire de récession dont les inexorables conséquences désastreuses pour les Français sont l’augmentation encore du nombre de chômeurs (environ 8% de la population en 2017), l’aggravation de la pauvreté avec les risques y afférents (difficultés de se loger, de se nourrir, de se soigner), la perte de certains acquis sociaux. Chacun comprend que la France n’en a pas fini avec l’austérité, et que la situation va encore s’aggraver si aucune mesure courageuse n’est prise dès maintenant pour inverser cette tendance.
Pour la période qui s’ouvre avec la mandature 2017-2022, il s’agit de tout mettre en œuvre pour réindustrialiser la France, pour relancer la production et la croissance. Il s’agit aussi de redonner à l’Ecole publique ses lettres de noblesse, de répartir autrement les richesses, d’aider plus efficacement ceux qui n’ont rien, de demander un effort supplémentaire raisonnable aux plus fortunés, d’obtenir de chacun qu’il donne selon ses moyens, de permettre à chacun de recevoir selon ses besoins.
Qui, parmi les 11 candidats qualifiés pour briguer nos suffrages, offre la meilleure garantie pour combler ces exigences ? Quel candidat ressemble le plus au profil esquissé dans le deuxième volet de cette tribune ?
Il ne suffit pas, comme on l’entend ici et là, d’affirmer haut et fort qu’une autre politique est possible.
Encore faut-il se donner les moyens, y compris dans la composition des équipes de dirigeants, de mettre en musique cette autre politique qui ferait une plus large place au respect des citoyens et s’attacherait à rétablir l’équilibre des pouvoirs.
Les citoyens français, aujourd’hui plus que jamais considérés comme des « jobards » à qui il est possible de faire avaler n’importe quoi – c’est du moins ce que pensent certains responsables politiques – sont de plus en plus nombreux à se convaincre que ni la Gauche toute seule, ni la Droite toute seule ne sont capables d’endiguer le flot déferlant des mille et une difficultés qui affaiblissent la France. Ils sont de plus en plus convaincus, ces citoyens, que les grands partis traditionnels ne peuvent plus impunément continuer à se relayer dans les instances de décisions, se renvoyant alternativement les échecs, cependant que la France s’appauvrit sans cesse.
Alors sans doute est-il temps de dépasser ce clivage gauche-droite stérile qui paralyse les énergies, sclérose les idées et enferme les esprits dans le carcan étroit de ses idéologies éculées. Sans doute est-il temps, pour l’intérêt des Français et la grandeur de la France, de mettre ensemble toutes les compétences, d’où qu’elles viennent, dès lors qu’elles entendent faire prospérer les valeurs républicaines et garantir un mieux-être aux citoyens. Car, en vérité, le chômage endémique, cause de tant de difficultés dans les familles ; l’insécurité grandissante ; la pauvreté qui gagne du terrain (environ 10 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 750 euros de revenus mensuels)) ; la confiance des ménages qui s’érode : tous ces maux ne font aucune différence entre gens de gauche et gens de droite, et s’enracinent inexorablement, en dépit des promesses et des beaux discours des uns et des autres.
Pour relever et redynamiser la France, osera-t-on, à l’occasion de ces élections en 2017, exprimer de façon utile et efficace notre ras-le-bol de ces sempiternelles querelles et oppositions puériles gauche-droite qui empoisonnent la vie des citoyens ? Voyez comme la prévalence d’un système qui a érigé l’alternance unique gauche/droite-droite/gauche en règle immuable, continue d’imposer des choix qui ont largement démontré leur inefficacité dans bien des domaines.
A l’approche du top-départ d’un nouveau quinquennat, écoutez-les, ceux qui se disent de droite aujourd’hui dans l’opposition, nous promettre de défaire ce que les sortants de gauche ont mis en place, si d’aventure ils se retrouvaient à gérer la France. Un pas en avant, deux pas en arrière. Tout cela au détriment de l’économie, du progrès, du développement, de la sécurité, du mieux-être. Construire, Déconstruire. Alors que la seule vraie déconstruction à entreprendre, c’est précisément cette croyance qui veut que, hors des rangs de la droite ou de ceux de la gauche personne n’est en capacité de placer et maintenir la France sur une trajectoire de progrès.
Pour renouer avec une France digne de son idéal et de son héritage de 1789, pour redonner aux Français l’espoir que des équipes politiques, pas forcément exclusivement de gauche, pas forcément exclusivement de droite, pas forcément toutes pourries, puissent enfin traiter avec détermination, fermeté, sérieux et efficacité le chômage, la dette publique, la disparité des revenus hommes-femmes, l’insécurité, la corruption, les problèmes d’immigration, etc., osera-t-on sortir des sentiers battus, rompre avec la routine et opter pour une approche politique différente ? Osera-t-on offrir à la France un autre système de management dans un cadre plus conforme aux aspirations de son peuple ? Voilà le véritable défi à relever.
Citoyens, que nous soyons électeurs de gauche, électeurs de droite ou autres, il nous faut arrêter de nous voiler la face, de nous réfugier derrière de bons sentiments, de jouer les affectifs. Il nous faut accepter de reconnaître librement que la France va mal. Et la France va mal parce que ceux qui la gouvernent, ceux à qui nous avons transféré nos pouvoirs de peuple souverain la mènent mal et ne cessent de la malmener.
Soyons convaincus que l’absence de vision collective et l’immobilisme persistant d’une bonne partie de notre personnel politique, aggravés par la corruption sous tous ses multiples aspects (mensonges de tous ordres, prise illégale d’intérêts, népotisme, emplois fictifs, marchés truqués, cumul de mandats et des indemnités y attachées, protection injustifiée de certaines corporations, persistance de privilèges d’un autre âge, …), contribuent fortement à précipiter et pérenniser le déclin de notre pays.
« Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas » leur avait dit en 2007 le candidat UMP, fraîchement élu président. Au terme de cette mandature 2007-2012, les Français ont pu mesurer la distance prise avec cette annonce sûrement sincère à l’époque ; ils ont pris acte des résultats inscrits en négatifs dans des secteurs qui impactent fortement leur vie quotidienne : emploi, pouvoir d’achat, éducation, sécurité. Ils se rappellent aujourd’hui encore toutes ces promesses mirifiques d’une France plus travailleuse, plus prospère, plus solidaire, moins inégalitaire. Tout au long de ce quinquennat débuté en 2007, ils ont pu vérifier que leur situation économique et sociale avait au contraire empiré, que le « travailler plus pour gagner plus » avait fait place au « chômer plus et gagner moins », que la France rétrogradée dans la liste des pays performants était davantage divisée, que la fracture entre politiques et citoyens s’était creusée.
« Le changement c’est maintenant » leur avait claironné en 2012 le candidat PS qui se voulait un « président normal ». A l’évidence, la mandature 2012-2017 s’achève avec un impressionnant cortège de déceptions, de désillusions, de lassitudes, de désespoirs. Dans leur grande majorité, les Français sont déçus que la rupture d’avec la politique partisane annoncée haut et fort en 2012 n’ait pas eu lieu ; ils sont lassés des combines et des affaires qui n’en finissent pas d’entraver les actions des gouvernants, des mensonges à répétition à peine voilés ; ils sont désespérés de voir s’aggraver toujours et encore leur situation économique et sociale, de voir l’avenir de leurs enfants chaque jour davantage compromis.
En ces temps de beaux discours qui endorment, de caresses dans le sens du poil, de flatteries et autres promesses « attrape-nigauds » dispensées ici et là, allons-nous, Citoyens électeurs, cette fois encore nous exprimer de façon mécanique : je vote pour la Gauche parce que j’ai toujours voté pour la Gauche ; je vote pour la Droite parce que j’ai toujours voté pour la Droite ? Allons, Citoyens ! Ressaisissons-nous !
Et puis cette fois la conjoncture est si particulière. Par ailleurs, nombre d’évènements passés et récents, nombre de choix malheureux des uns comme des autres attestent bien qu’il est depuis longtemps illusoire de croire que ce que la Gauche n’a pas réussi hier, la Droite le fera demain, et vice versa. Il suffit de se rappeler les promesses des uns comme des autres quand ils sont dans ce qu’il est convenu d’appeler l’Opposition, et de considérer aussi leurs réalisations quand ils se retrouvent à la gestion des affaires de l’Etat.
Non ! La France, on le sait, va trop mal pour que, cette fois encore, on prenne les mêmes et on continue comme si souvent.
Redresser la France exige donc de rompre avec cette rituelle mortifère qui consiste à confier les rênes du pays tantôt à l’ex UMP et ses affidés de la droite, tantôt au Parti socialiste et ses alliances de la gauche. L’heure n’est plus à l’alternance. C’est d’alternative dont la France a besoin.
L’heure est venue de mettre ensemble toutes les compétences, d’où qu’elles viennent, pour l’intérêt du plus grand nombre.
Qui, parmi les 11 candidats, offre le plus de garantie pour sortir la France du système corrompu et inefficace en vigueur depuis tant d’années ?
Fillon ? : 5 ans premier ministre de Sarkozy, donc co-responsable de la situation actuelle de la France.
Macron ? : conseiller du Président sortant, ministre de l’Economie et co-auteur de la très controversée Loi du travail, donc coacteur du quinquennat qui s’achève.
Elire l’un ou l’autre, c’est assurer la continuité avec les présidents qu’ils ont servis respectivement.
Alors ?
Alors, citoyens ! Osons. Cessons d’être complices de ceux qui nous méprisent. Exprimons notre ras-le-bol de voir constamment se dresser un camp contre un autre camp. Osons d’autres stratégies pour remobiliser la France. Osons une autre approche politique pour remettre la France dans le sens de la production et redonner aux Français l’envie de faire et de créer ; pour permettre à la France de retrouver le chemin de la prospérité et rayonner de nouveau.
Le mieux-être que nous appelons de nos vœux reste accessible par NOTRE VOTE. A nous de faire en sorte que ce vote ne soit plus un simple instrument de ratification d’options présélectionnées par quelques leaders politiques majoritaires dans leur parti, et eux-mêmes victimes de la pollution culturelle néolibérale.
La rupture, c’est de ne plus continuer à porter alternativement un parti de gauche ou un parti de droite à la tête de l’Etat, mais d’élire une personnalité d’où qu’elle vienne, pourvu qu’elle soit qualifiée et digne de recevoir la confiance du plus grand nombre.
Une personnalité qui, au-delà du discours favorable à toutes ces valeurs qui font sens aux yeux des citoyens – solidarité, biens publics, justice fiscale, paix sociale, cohésion, égalité, etc. – se montre capable de développer une pensée « néo moderne » qui assume la promesse de la modernité, c’est-à-dire de l’émancipation de l’être humain. Une personnalité disposée à appliquer une méthode politique novatrice susceptible d’engager la société dans une spirale vertueuse de progrès humain.
Françaises, Français ! Nous sommes le peuple souverain. Ne ratons pas ce rendez-vous de 2017. La France s’en sortira si nous voulons qu’elle s’en sorte. Ne nous laissons pas abuser par les « repentir », les mea culpa et les résolutions plus circonstancielles que raisonnées. Ne nous rendons pas coupables par soumission, ni complices de ceux qui ont été et seront encore artisans du déclin de la France et ne cessent d’hypothéquer l’avenir de nos enfants.
A l’occasion de cette élection présidentielle, il nous faut éviter le piège du vote utile. Il nous faut dépasser le malaise électoral et politique ambiant et reprendre le pouvoir par la force de notre vote.
Qu’on se le dise : l’abstention n’est pas une option.
Aux urnes Citoyens ! Le changement passe d’abord par notre bulletin de vote, utilisé avec clairvoyance et intelligence.
Roger ANGLO
Auteur de l’ouvrage « Parce que la France le vaut bien ! » disponible à la FNAC