2 semaines de procès, une petite salle confinée du Tribunal de Grande Instance de Paris et l’audience Air France des « chemises arrachées » s’achève (enfin!) aujourd’hui.
Si Lilia Mhissen a tenté avec talent mais sans succès d’introduire un procès dans le procès en plaidant l’immixtion dans un conflit social de la part des agents de sécurité commandités par Air France, son argumentaire n’aura pas tenu longtemps et elle n’aura réussi brillamment qu’à endormir l’auditoire.
Hier les avocats des parties civiles ce sont tous exprimés looooonguement à la barre.
C’est Beaudouin de Moucheron, patron de GIDE qui a bavé en premier. Il a décrit les bienfaits de la société Air France et a vanté les merveilles de l’entreprise, le nombre de comité d’entreprise, de représentants du personnnel, d’heures de délégation, de jours consacrés aux délégués du personnel. Grâce à sa superbe voix poelvoordienne on a tous compris qu’Air France respectait bien ses obligations légales en matière de droit du travail. OUF.
Frédérique Beaulieu l’éternelle ombre lumineuse d’Henri Leclerc a plaidé pour Monsieur Broseta l’un des cadres dirigeants présent dans cette salle d’audience, cette fois-ci chemise repassée. Elle a rappelé qu’ils ne venaient pas dans ce procès pour obtenir coute que coute une condamnation et que le droit de grève n’avait jamais été remis en cause.
Le bâtonnier Charrière Bournazel (tiens encore lui! Toujours dans les bons coups, il sera présent dans l’affaire Marie-Jeanne demain) s’est évertué à plaisir pour Monsieur Plissonier, le second cadre de Air FranceL Le point Godwin a été atteint lorsqu’il a fait un rapprochement avec l’humiliation des déportés mis à nus dans les camps de concentration. Sa grosse voix de baryton et ses quelques citations auront au moins eu le mérite de nous éduquer.
Alex Ursulet a plaidé en dernier pour « les oubliés du 5 octobre », comprendre les agents de sécurité qui ont été malmenés lors de cette manifestation. Le ténor qui plaide au tribunal correctionnel comme il plaiderait aux assises s’est permis d’aller plus loin. Trop loin ? Il a qualifié les manifestants de loups, de meute, de horde, de barbares. En tout cas cette plaidoirie, on ne l’oublier pas de sitôtcar il a terminé comme il a commencé »Je suis la voix de ceux qui n’en ont pas ».
L’Avocat Général a requis la confirmation des peines prononcées en première instance sauf une aggravation pour é des prévenus qualifiant cette violence d' »inacceptable ».
Délibérée au 23 mai 2018