Bondamanjak

« Autonomie sé ta nou, autonomie sé pa ta yo »

 

 

Ce congrès du 18 juin 2009 qui a duré de 10h20 à 00h40 a été une vibrante pandémie mémorielle. Eh oui, la pensée de Aimé Césaire a plané en bien et sans fin sur cette assemblée comme un malfini sur une mer d’huile. Chacun a voulu citer le chantre de la Négritude. Alfred Marie-Jeanne a même terminé son discours par un ponctuel « L’heure de nous-mêmes ne sonnera-t-il donc jamais ? ». Daniel Marie-Sainte a parlé de génocide par substitution…Le verbe était césairien en mode tout ou rien. Son héritage était ainsi semé à tout vent. Tout le monde était « Césaire ». Son œuvre, ses dires, ses airs  étaient dans le domaine public. Il suffisait de le citer et le tour était joué. Aussi, l’ire ne pouvait que se lire sur les visages et dans les yeux de ceux et celles qui revendiquent l’héritage. Et qui dit Césaire dit Autonomie avec un grand Ah…et là…pareil la notion d’autonomie était elle aussi capturée, kidnappée, happée, dérobée. Trop s’en était trop. C’est un peu comme si on vous vole une idée, un brevet. En sus, la lutte, la joute était inégale dans un pitt joué d’avance. Le trouble devenait ainsi exquis. Est-ce que la cour dormait dans ce spectacle livré au peuple voyeur ? La ville capitale berceau de cette essence idéologique victime d’un bawouf collectif, perdait son capital…ce qui n’est pas chose commune. Le peuple lui ne veut pas encore se mettre au parfum …il cherche tout simplement lentement mais sûrement son nouvel opium d’hédoniste.