Tous les jours, il diffusait des propos racistes sur cette chaîne populaire. Plus tard, des magasins tenus par des Haïtiens avaient été incendiés et des vendeurs haïtiens battus sur un marché. Aujourd’hui, après le séisme, on parle d’une île « maudite ». On entend même ici ou là que les Haïtiens seraient victimes de leur pratique du culte vaudou… Mais derrière ces explications irrationnelles, se cache une crainte de voir débarquer de nouveaux clandestins haïtiens sur leur île qui subit déjà de plein fouet la crise économique.
« Beaucoup de Guadeloupéens continuent à dénigrer les Haïtiens, confirme Élie Domota, le porte-parole du LKP. Quand tout va mal, l’enfer, c’est les autres. C’est ce discours qu’ont fait passer l’État et les élus pour ne pas s’attaquer aux vrais problèmes. On expulse des Haïtiens et pourtant le chômage ne diminue pas en Guadeloupe ! » Pour le leader de la grève de 2009, ce n’est pas « une fatalité », mais le résultat de l’histoire coloniale d’Haïti. Afin de mobiliser la population, le LKP organisera samedi une journée de solidarité pour ses « frères » haïtiens. Au programme, des conférences sur l’histoire de cette île qui s’est toujours battue pour son indépendance.
Source : lepoint.fr