Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo affirme qu' »il faudra secouer certaines habitudes aux Antilles », notamment pour les carburants, dans une interview à l’hebdomadaire L’Express, à paraître jeudi. M. Jégo dit qu’il souhaite assurer la « transparence » pour la fixation des prix pétroliers et qu’il ne se contentera pas de la réponse de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), qui approvisionne les Antilles et la Guyane en essence, sur l’utilisation de ses profits.La SARA dégage 17 millions d’euros de profits annuels en moyenne et plus de 50 en 2007, malgré une fermeture de quatre mois pour maintenance, selon le secrétaire d’Etat.
« Quand je demande où va tout cet argent, on me répond qu’il faut compenser deux années +médiocres+, avec +seulement+ 17 millions de résultats, et l’on argue d’un +accord tacite avec l’Etat+ », affirme-t-il « Accord tacite? Tiens donc! Le gouvernement ne laissera pas passer cela, parce que nos compatriotes des Antilles exigent, à juste titre, que nous soyons garants de la transparence », prévient M. Jégo, alors que certains parlementaires évoquent une suppression pure et simple des activités de la SARA.
A l’approche des Etats généraux de l’outre-mer, qu’il a commencé à organiser aux Antilles depuis jeudi, il souligne que certains sujets n’ont pas été assez « travaillés » là-bas et qu' »il n y a pas eu de résilience d’un passé douloureux », comme au Moule, en Guadeloupe, lors des manifestations réprimées de 1967. « La version officielle dit toujours qu’il y a eu quelques morts, alors qu’il semble qu’on en dénombra 80! Pas étonnant que certains Antillais, quand ils voient arriver les forces de l’ordre, croient encore qu’on vient les tuer », affirme M. Jégo.