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« l’outre-mer n’est plus une priorité du gouvernement »

L'ancienne ministre de l'Outre-mer Brigitte Girardin affirme mardi avoir "le sentiment que l'outre-mer n'est plus une priorité" pour le gouvernement, dans une interview au quotidien  France-Antilles.
    "On risque de détruire les outils de développement économique des collectivités", affirme Mme Girardin, dont la loi-programme de 2003 prévue pour durer quinze ans est révisée par le projet de loi Jégo.
    L'ancienne ministre s'était déjà exprimée dans le même sens dimanche soir en Martinique.
    "Je m'étonne qu'aujourd'hui on remette en cause un tel engagement qui brise  la confiance, avec pour conséquence un début de ralentissement de l'activité économique", affirme-t-elle.
    L'ancien ministre juge "indispensable de ne pas remettre en cause deux outils qui compensent des handicaps" propres aux économies ultramarines "et qui sont la défiscalisation (…) et l'exonération des charges sociales".
    "L'Outre-mer n'est ni un paradis fiscal ni un lieu d'évasion fiscale" ajoute-t-elle. "Alors qu'il y a plus de 400 niches fiscales en France, seules trois d'entre elles sont visées par la réforme, dont celle concernant
l'outre-mer".
    "Je suis choquée que l'on parle de niche fiscale à pro'apos de la défiscalisation outre-mer", affirme Mme Girardin. "Quand on prétend qu'il y aurait des abus ou des effets d'aubaine, c'est que l'Etat n'a pas fait son
travail", dit-elle, rappelant qu'"aucun projet ne peut être validé sans agrément".
    "Dès lors que la défiscalisation et les exonérations de charges sociales
sont remises en cause dans le cadre du budget 2009, le projet de loi Jégo risque d'être sans objet", prévient-elle.
    "Veut-on réellement le développement économique de l'outre-mer ?", s'interroge-t-elle, tout en s'affirmant "fidèle à sa famille politique".
    "La politique de rupture c'est, dans sa déclinaison outre-mer, le risque d'une destruction des outils de développement qui ont pourtant montré leur efficacité et le non-respect de la parole de l'Etat", conclut Mme Girardin.