Un policier, gardien de la paix stagiaire, a été mis en examen mercredi pour "viol par personne ayant autorité abusant de ses fonctions" à l'encontre de deux ressortissantes brésiliennes en situation irrégulière, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Cayenne en Guyane .
Les faits reprochés se sont déroulés dans la nuit du 7 au 8 septembre au centre de rétention de Rochambeau (commune de Matoury), à une quinzaine de kilomètres de Cayenneet à un kilomètre de l'aéroport. "Ce gardien de la paix stagiaire aurait abusé des deux femmes contre la promesse du choix de leur lieu d'expulsion", a déclaré à l'AFP FrançoisSchneider, procureur de la République de Cayenne.De Guyane, les expulsions de Brésiliens se font soit en véhicule jusqu'à la frontière fluviale avec le Brésil ce qui n'empêche pas un retour immédiat en Guyane par pirogue, soit par avion jusqu'à Bélem (Etat du Para) ce qui retarde de quelques jours un retour en Guyane et impose une traversée de l'Amazone. Selon le parquet, la promesse du policier n'ayant pas été tenue, les deux femmes ont dénoncé les faits lundi dernier. "Le policier nie les faits, même des relations sexuelles consenties", a précisé à l'AFP le procureur Schneider "mais il y a des éléments matériels accablants et outre le témoignages des deux Brésiliennes, il y a les témoignagesde collègues du policier qui n'ont pas vu le viol mais qui donnent des indications précises sur son emploi du temps cette nuit-là", a-t-il poursuivi. Le policier mis en examen a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet, qui avait demandé sa mise en détention, a fait appel : "Je souhaitais son incarcération, vu le contexte et je la souhaite toujours", a encore indiqué le procureur.