Promotions-diversions et inflation masquée
Déjà confrontées à l’érosion de leur clientèle, les enseignes ont décidé, semble-t-il, d’avancer masquées. Tels des stratèges sur le champ de bataille, elles font diversion. Et c’est le consommateur qui, jouant ici le rôle de l’ennemi du général Supermarché, en fait les frais.
La botte secrète la plus classique est la campagne de promotions. A tel point que ces promotions en deviennent des indicateurs pour mesurer les hausses qui vont suivre. La promotion est en effet une “vieille ficelle” pour “casser le repère prix chez le consommateur”. Et afficher quinze jours après “un nouveau prix de référence revu à la hausse”, explique 60 millions de consommateurs.
Et le nombre de promotions est particulièrement élevé en ce moment. La société Promo Flash en a recensé 16 au niveau national, avec toujours plus de produits concernés.
Une année de hausses de prix
Seconde méthode utilisée par les Sun Tzu de la grande distribution : l’inflation masquée. Il suffit de modifier le poids d’un produit, ou d’appauvrir sa recette et de conserver le même prix au paquet : “Surveillez de près les prix au litre et au kilo, car ils peuvent s’envoler sans que le prix unitaire bouge”, prévient le magazine.
Les industriels ont tiré les leçons des augmentations brutales de 2008, qui s’étaient traduites par des chutes de ventes. “Leur méthode relève de la préparation psychologique : ils ont annoncé les augmentations bien avant qu’elles ne se produisent pour émousser l’attention le moment venu”, décrypte Marie-Jeanne Husset, la directrice de la rédaction de 60 millions. Et elle se dit persuadée que ces hausses masquées vont se poursuivre tout au long de l’année.