Pour mieux comprendre cet homme, il faut un peu avoir suivi son histoire … une histoire d’un homme né sur une bonne étoile qui a su rencontrer les bonnes personnes au bon moment sur son parcours … jusqu’à ce qu’il soit atteint de la maladie du pouvoir. Un trouble qui se traduit par la démesure et l’orgueil et la personne qui en souffre adopte un rapport au monde à travers le rapport de force. Elle se surestime et sous-estime les autres. On le sent aujourd’hui dans toutes ses attitudes et jusqu’à ses discours souvent coléreux ou hargneux.
A 18 ans, je venais juste de passer en deuxième année de classe préparatoire. Foyalais, j’étais fier de vivre cet « après-Césaire » qui ouvrait tous les champs du possible. Entouré d’une belle équipe jeune et dynamique, j’étais emballé par la communication politique parfaite qui mettait en valeur ce nouveau maire ambitieux pour ma ville. Les messages étaient clairs, précis. La lecture politique de ses actions était sans ambiguïté. Tant et si bien, que je l’avoue, cela m’a donné envie de réussir par la suite à mes années à Sciences Po Paris, avec en ligne de mire, cet exemple d’un dynamisme politique sans faille. Quel bonheur ! …Et puis, la dégringolade a commencé et depuis 2010, ne s’arrête plus … Et moi, qui ai tellement envie de retourner au pays, sur ma terre natale, je suis effaré.
Aujourd’hui 31 mars 2023, date historique, je me penche sur les réseaux sociaux et là, j’attends avec impatience le levé du drapeau martiniquais. J’ai placé mon ordinateur sur grand écran et j’attends. Tic-Tac Tic-Tac … Quand le moment suprême arrive, je regarde bien : d’abord l’assistance, le public. Où sont Rodolphe Désiré (le dernier de l’OJAM), Garcin Malsa (le plus courageux à avoir hissé le premier le drapeau sur le fronton de sa mairie), les maires des communes ? au lieu de cela j’aperçois à peine une centaine de personnes (de vieux militants du PPM ? quelques élus ?), bref une vraie peau de chagrin. Première déception.
Déjà je me pose la question : à quoi sert cette « reconnaissance » solennelle si aucun membre de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (et pourtant la Martinique est membre associé depuis 2015), ni même de la CARICOM , ou/ et de l’Organisation sportive d’Amérique centrale et des Caraïbes ne sont présents ? … What else ? Que veut dire ce cirque en petit comité extrêmement restreint ? Déçu ? le mot est faible pour exprimer mon sentiment. Et puis pour couronner ce fiasco digne d’une des plus médiocres manifestations, le fameux drapeau a été hissé … à l’envers !
Et quand on connait la signification d’un drapeau hissé à l’envers, on se demande vraiment ce qui ne tourne pas rond chez ce type.
Il faut le dire : Aujourd’hui Sergio, clairement, tu n’es malheureusement plus le même.
Mais alors ton équipe ne t’arrange pas, élus comme membres du cabinet, de la communication politique et évènementielle, c’est la catastrophe ! Bon on me dira, c’est normal c’est toi qui a choisi ton équipe. Ton mode de recrutement est basé sur quoi ? ta science infuse ? la terreur ? le Monsieur je sais tout ? et bien, bravo pour le résultat !
PS : symbolique du drapeau à l’envers
« la base ou les bâtiments où ils flottent sont passés aux mains de l’ennemi. C’est également un signe de détresse, mais peut aussi être un signe de contestation ou de rébellion. »
A bon entendeur, salut !
Laurent BERNARD