Bondamanjak

Que faut-il comprendre du détournement de fonds à la Collectivité Territoriale de Martinique

Que signifie-t-il ? Que nous dit cette étrange et incroyable affaire ? Quel scandale ! Car il ne s’agit pas d’une petite monnaie. Un million d’euros (ou à peu-près) c’est-à-dire, pour les grandes personnes, 6.500.000 F qui donc 650 millions de centimes de franc. Une somme presque inimaginable. Un scandale car c’est à la CTM, la plus importante institution du pays que ça s’est passé ! Une Collectivité dont l’équipe politique actuelle, qui accumule les échecs et le ridicule, réclame sans honte plus de compétences, plus de pouvoir, mais qui, encore une fois, expose à la face du monde ses insuffisances, son incapacité à gérer et démontre une nouvelle fois sa faiblesse générale, en un mot : son impuissance.

Un million d’euros (ou à peu près), il en faut des dossiers, il en faut du temps pour y arriver.

Comment peut-on imaginer qu’un agent de catégorie C puisse réussir un coup pareil, presque le casse du siècle. Si on vous dit que l’affaire est étrange, c’est parce qu’un agent de catégorie C, c’est un agent d’exécution. Un fonctionnaire qui exécute les ordres, peut instruire des dossiers qui lui sont confiés selon son niveau d’expertise et son ancienneté, mais surtout fait ce que son supérieur lui dit de faire, sous le contrôle de celui-ci.

Alors, comment un agent de catégorie C peut-il détourner tout cet argent sans que personne ne s’en aperçoive dans la hiérarchie ? Ça pose la question de l’existence de procédures et moyens de vérification et de contrôle pour éviter toute dérive et le cas échéant de leur efficacité.

Nous allons évoquer deux cas de figure.

L’agent agit seul au sein de son service

Il profite de ce qu’il sait que les contrôles et vérifications ne sont pas correctement effectués surtout pour ses dossiers si l’agent connait du monde au troisième étage, celui du pouvoir politique. Ça peut être aussi que l’agent a identifié le moment idoine pour lui présenter ses dossiers (quand son chef est submergé de travail, de dossiers à valider, de réunions à participer, en fin de journée quand la fatigue…). Il monte son plan, crée de faux bénéficiaires avec des gens extérieurs de confiance, souvent la famille. Et comme c’est lui qui monte le dossier, il s’assure que tout y est correct, attend le bon moment pour soumettre ses dossiers et le tour est joué.

Généralement, dans ce cas, l’argent détourné bénéficie directement à ceux qui l’ont organisé et qui ont participé à l’entourloupe.

Toute une chaine de complicité participe au vol

De l’agent au Chef de service en passant par le Directeur et le DGA jusqu’au DGS et à l’élu qui présente les dossiers pour décision du Conseil exécutif. Tout le monde a validé soit sur ordre, soit de plein gré. Tous sont complices.

Dans ce cas, une par importante de l’argent après rémunération des intermédiaires retourne vers les véritables instigateurs du détournement.

On met ça la comme possibilité mais, honnêtement, nous n’imaginons même pas que ça puisse être ce cas de figure qui a permis ce vol.

Si ce n’est pas ce second cas de figure, l’occasion a donc fait le larron.

Ce qui signifie que c’est l’absence ou l’inefficacité des procédures de contrôle interne qui en sont la cause. Alors, combien y a-t-il de dossiers pareils ? Des affaires déjà découvertes mais dissimulées pour éviter encore plus de scandale ? Et combien y en a t-il de pas encore découvertes ?

Tout ça indique quand même que l’équipe politique en place a vraiment du mal. Pourtant, il y a là des maires qui font bon an mal an dans leur commune, des élus qui ont des années de pratique politique. Des gens expérimentés et dont la probité n’a encore jamais été mise en cause. Comment comprendre cette déliquescence. Est-ce la tête qui est pourrie ?

Ces élus, doivent ils en tirer les conclusions et s’en aller ou plutôt couper la partie pourrie et sauver ce qui peut l’être encore  ?

On dit ça, mais ça n’arrivera jamais. Aucun d’entre-eux ne s’en ira, le gâteau est encore trop bon.

Et le pays s’enfonce, …

Cette photo d’une jolie et très chère automobile circule sur les réseaux et est présentée comme le carrosse de la mise en cause