Dernière minute : Un « ACCORD POUR UNE SORTIE DURABLE DE LA CRISE POLITIQUE » a été signé ce soir par le président Michel Martelly et les responsables des partis Ayisyen pou Ayiti, Inite, Kontrapepla et Parti Fusion des Socio-démocrates Haïtiens.
Malgré cette avancée, qui voit des opposants signataires de cet accord, plus que jamais la fracture reste ouverte entre la Présidence haïtienne et l’opposition représentée par le Mopod, la plateforme politique Pitit Dessalin et d’autres mouvances (Fanmi Lavalas, RDNP) dont certain réclame son départ du pouvoir.
Voilà les dernières nouvelles connues juste avant l’annonce de la signature de cet accord.
Un accord avant le 12 janvier 2015, pressent les Nations Unies et le Core Group
La représentante du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, la Trinitéenne Sandra Honoré, et les ambassadeurs du Core Group (composé des ambassadeurs du Brésil, du Canada, de France, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de l’Union Européenne, et du Représentant spécial de l’Organisation des États américains-Oea) appelaient les protagonistes politiques haïtiens à trouver un accord avant la fin de la semaine, dans un communiqué émis le 7 janvier 2015.
Demain lundi 12 janvier 2015, les mandats d’un second tiers du Sénat et la Chambre des députés arriveront à terme.
On se souvient qu’en décembre 2014, un accord entre les trois pouvoirs, après des semaines de troubles, de manifestations et de tractations, a garanti une prolongation de ces mandats, contre la ratification de la politique générale du premier ministre nommé Evans Paul, notamment.
Mercredi 7 janvier 2015, une séance extraordinaire de l’Assemblée Nationale destinée à cette ratification n’a pas eu lieu. Elle avait déjà été reportée le lundi 5 janvier.
Les partis de l’opposition, qui réclament le départ de Michel Martelly, disent ne pas être concernés par les recommandations de la Commission consultative présidentielle et rejettent la nomination d’Evans Paul comme premier ministre.
Ils appelaient à manifester dans les rues les jeudi 8, samedi 10 et ce dimanche 11 janvier 2015.
Manifestation de dimanche 11 janvier
La police a dispersé à coup de gaz lacrymogène et de canon à eau, la manifestation de l’opposition ce dimanche 11 janvier 2014, devant le Parlement Haïtien au Bicentenaire. Les manifestants, qui étaient au nombre de plusieurs milliers, ont sillonné plusieurs rues de Port-au-Prince pour continuer d’exiger le départ de Martelly.
Un riverain a été atteint d’une balle en caoutchouc tirée par la police qui tentait de dispersée des manifestants en colère qui lançaient des pierres et des bouteilles aux cris de Aba Mately.
La police a procédé à l’arrestation d’au moins 3 manifestants.
Manifestation de jeudi 8 janvier
« Plutôt la guerre civile que la négociation ! », crie une partie de l’opposition à Port-au-Prince. C’est avec un discours violent que les manifestants de l’opposition ont protesté dans les rues de Port-au-Prince, jeudi 8 janvier 2015, en s’exprimant pour « la guerre civile, l’incendie des enceintes du parlement ».
« Nous préférons la guerre civile … l’incendie du parlement … à la négociation », ont scandé les manifestants qui exigent le départ pur et simple du président Joseph Michel Martelly du pouvoir.
Cordes en mains, les protestataires souhaitent que Michel Martelly et tous les membres de son équipe soient arrêtés et emprisonnés avant le 12 janvier 2015.
Le Mopod rejette la position exprimée par l’aile dure de l’opposition lors de la manifestation de jeudi
Turneb Delpé, porte-parole du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), interrogé par AlterPresse sur les expressions de violence, enregistrées au cours de la manifestation du 8 janvier 2015 a souligné que « Ce sont des propos de manifestants isolés, qui ne reflètent pas la position de la table de concertation ».
« Ce n’est pas avec les manifestants que Martelly négocie », ajoute Delpé, qui voit dans les démonstrations de rues la meilleure méthode pour aboutir au départ de Martelly.
Une position, partagée par Louis Gérald Gilles, ancien sénateur du parti Fanmi lavalas, présent dans la manifestation.
Le vote des amendements à la loi électorale conditionne l’avenir des 10 sénateurs et de la chambre des députés
Jeudi, le président Joseph Michel Martelly a demandé aux parlementaires d’abandonner tous les points inclus dans l’accord du 29 décembre 2014, pour s’atteler à voter des amendements à la loi électorale, qui leur donnera la prérogative de rester en poste jusqu’en septembre 2015.
Si ce n’était pas le cas, le Président Martelly, qui poursuit des pourparlers avec différents partis politiques, dans la perspective de mettre sur pied un nouveau Conseil électoral provisoire (Cep), pourrait – à minuit le 12 janvier 2015 – déclarer caduque la chambre basse et dysfonctionnelle la chambre haute.
Youri Latortue le conseiller politique de Martelly a souligné que « A partir du 13 janvier 2015, si cette loi n’a pas été modifiée, les députés deviendront des citoyens ordinaires. Ce qui est valable, non seulement pour la chambre des députés, mais aussi pour les 10 sénateurs ».
« Les Etats-Unis continueront de travailler avec le Président Martelly »
Déclaration de l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti sur l’impasse politique
Le gouvernement des Etats-Unis supporte fermement les efforts accomplis par le Président Martelly pour arriver à un consensus politique global en vue de résoudre l’impasse politique en Haïti. Le gouvernement américain constate avec de graves inquiétudes que malgré les diverses concessions faites par le Président, le Parlement n’a pas encore voté une loi électorale pour faciliter l’organisation des élections en 2015. Dans le peu de temps qui reste avant la fin du mandat constitutionnel de l’actuel Parlement le 12 janvier, nous exhortons toutes les parties à se mettre d’accord sur un cadre en ce qui concerne les mandats parlementaires, la création d’un nouveau Conseil Electoral Provisoire, le vote des amendements de la loi électorale, et la formation d’un gouvernement de consensus. Le gouvernement des Etats-Unis exhorte fortement les parties à trouver une solution qui garantit la continuité des institutions républicaines d’Haïti en conformité avec la Constitution. Toutefois, si cette solution ne peut être trouvée d’ici le 12 janvier, les Etats-Unis continueront de travailler avec le Président Martelly et quelles que soient les institutions du gouvernement légitime haïtien en place en vue de sauvegarder les avancées significatives que nous avons réalisées ensemble depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Le peuple haïtien a le droit d’élire ses dirigeants, et dans ces circonstances, les Etats-Unis s’attendraient à ce que le Président se serve de ses pouvoirs exécutifs de manière responsable en vue d’organiser des élections inclusives, crédibles et transparentes, rapidement que possible.
Haïti-Séisme/ 5 ans
Vers la fin de la première phase des travaux du « Mémorial du 12 janvier » (photo)
Par Stephen Ralph Henri
La première phase d’édification du ‘’mémorial du 12 janvier’’, situé à Titanyen (morne Saint Christophe) à environ 8 kilomètres au nord de la capitale, devrait être finie, d’ici le lundi 12 janvier 2015, pour accueillir la cérémonie officielle marquant les 5 années du dévastateur séisme ayant emporté plus de 200 mille personnes.
Ce site de Titanyen avait reçu la majeure partie des dépouilles des Haïtiennes et Haïtiens, tués dans le tremblement de terre, de magnitude 7.2 sur l’échelle de Richter, survenu le 12 janvier 2010.
Avec AlterPresse http://www.alterpresse.org/