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Quelques Nouvelles d’Haïti 21.12.14

Politique

Après le Mopod, refus de la « Platfom Pitit Desalin » de rencontrer Martelly

La Platfom Pitit Desalin (Enfants de Dessalines) refuse de rencontrer le président Joseph Michel Martelly, dans le cadre des recommandations de la commission présidentielle, pour un déblocage de la crise, selon les informations obtenues par AlterPresse.

Cette plateforme rejoint ainsi le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), dans le camp des partis opposés à tous pourparlers avec Martelly.

Le sénateur du Nord Westner Polycarpe affirme trouver « normal » que Platfom pitit Desalin refuse l’invitation de la présidence, parce que « Martelly n’est pas la solution, mais le problème ».

Dans l’après-midi du mercredi 17 décembre 2014, le parti politique Fanmi Lavalas a eu des discussions avec Martelly.

Fanmi Lavalas voit, dans la démission de Laurent Lamothe, une alternative susceptible de lui permettre de reprendre les rênes du pouvoir, théoriquement perdues depuis 2004, lors du départ forcé de l’ex-prêtre défroqué Jean-Bertrand Aristide.

Cependant, le parti par la voix de la coordonatrice du parti la docteure Maryse Narcisse a annoncé continuer la mobilisation de rue, pour demander à Martelly de faire ses valises.

Se réservant de faire des commentaires, pouvant compromettre l’issue du dialogue, enclenché le 17 décembre 2014 avec une aile de l’opposition, Martelly dit vouloir continuer cet exercice avec ces partis.

La Fusion des sociaux-démocrates (Fusion), Inite, Haïtiens pour Haïti et Kontra pèp la ont répondu présents autour de la table des échanges le 17 décembre, mais pas le Mopod.

Lavalas appelle à la poursuite de la mobilisation antigouvernementale

La coordonatrice du parti politique Fanmi Lavalas, la docteure Maryse Narcisse, appelle à la poursuite de la mobilisation anti-Martelly,

Le 16 décembre marquait les 24 ans (16 décembre 1990- 16 décembre 2014) de l’élection présidentielle, ayant porté, pour la première fois au pouvoir, l’ex-prêtre défroqué Jean-Bertrand Aristide.

C’est ainsi que en plus du mardi 16 décembre 2014, des démonstrations de rue ont eu  lieu le jeudi 18  pour forcer leprésident Joseph Michel Martelly à démissionner.

Dans le cadre des recommandations d’une commission consultative, qu’il a formée (le 28 novembre 2014), pour trouver une issue à la querelle qui l’oppose à plusieurs partis, dont Fanmi Lavalas, Martelly vient d’accepter la démission de son premier ministre Laurent Salvador Lamothe.

« Les portes de l’organisation du parti Fanmi Lavalas resteront ouvertes pour le dialogue. La mobilisation pacifique continuera jusqu’au bout. Il faut qu’il y ait des élections libres, honnêtes et démocratiques », déclare Maryse Narcisse.

L’accusant de détournement de fonds publics, Fanmi Lavalas réclame un audit de la gestion (pendant 31 mois, mai 2012 à décembre 2014) de Laurent Lamothe.

La démission de Laurent Lamothe constitue une victoire, susceptible de permettre au camp lavalas de s’approcher de la prise du pouvoir, lors des prochaines joutes électorales, laisse entendre Dre. Narcisse.

La rencontre, avec les militants du parti lavalas, le lundi 15 décembre 2014, serait inscrite dans la perspective de définir des stratégies pour atteindre l’objectif de reconquérir le pouvoir politique.

« Après 10 ans en dehors du pouvoir politique, les militants du parti Fanmi Lavalas disent que c’en est trop. Il y a trop de famine, trop de chômage, trop de misère, trop de violences, trop d’injustice, trop de mensonges, trop de bluff et de parole à l’oral. Après 10 ans en dehors du pouvoir, le parti Fanmi Lavalas déclare qu’il lui reste 10 mois pour reprendre le pouvoir démocratiquement », clame Maryse Narcisse, soulevant l’hystérie des sympathisants de Jean-Bertrand Aristide.

Présentée, depuis quelques mois, comme la candidate du parti à la prochaine présidentielle, Narcisse a présenté des grandes lignes de ce qui ressemble à un programme.

Elle a ainsi évoqué la nécessité d’investir, non seulement dans les infrastructures, les routes et les habitats, mais aussi et surtout dans « l’humain », en passant par une « décolonisation mentale ».

« Le choix d’investir dans l’humain implique le respect des droits de la personne, la modernisation des institutions, et la gouvernance démocratique », argue-t-elle.

Minustah : Retrait complet et immédiat des troupes, continuent d’exiger des mouvements sociaux sud-américains

Environ une vingtaine d’organisations sud-américaines continuent d’appeler au retrait complet et immédiat des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) installée à Haïti au moins jusqu’en octobre 2015.

Dans une déclaration, le 15 décembre 2014, ces organisations réclament également justice et réparation pour les victimes de l’épidémie de choléra qui a éclaté en Haïti à la faveur des mauvaises conditions sanitaires dans un camp de casques bleus népalais en 2010.

Une vaste campagne pour le retrait de la Minustah a été lancée sur tout le continent américain, pour pousser au retrait des casques bleus présents en Haïti.

Ces organisations estiment que les pays pourvoyeurs de troupes ainsi que les Etats-Unis d’Amérique, le Canada et la France ne font qu’asseoir leur ingérence dans les affaires politiques haïtiennes.

2015 ramènera les 100 ans de la première occupation américaine d’Haïti. Cette occupation a débuté après que les marines ont emporté, le 17 décembre 1914, les réserves d’or haïtiennes.

Justice 

Le verdict concernant les 2 policiers agresseurs de la journaliste Gerdy Jérémie ne sera pas connu avant janvier 2015

Le verdict, concernant l’audition des deux policiers agresseurs de la journaliste Gerdy Jérémie, ne sera pas connu avant janvier 2015, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

Avant de prendre une décision,  dans un délai qui ne devrait pas dépasser 15 jours, selon les prescriptions de la loi, l’homme-juge Monique Jean, en siège au tribunal civil de Jacmel, a ordonné le dépôt des pièces, dans une salle comble, remplie de journalistes et d’habitants de Jacmel venus en solidarité avec la journaliste agressée.

A la première audience du jeudi 27 novembre 2014, au cours de laquelle les policiers accusés avaient brillé par leur absence, la partie civile avait formulé une requête d’un million de gourdes (US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) de dommages et intérêts pour la victime.

La journaliste Gerdy Jérémie, 29 ans, correspondante d’AlterPresse et membre de la salle des nouvelles de Radio Télé Express à Jacmel (Sud-Est), a été brutalement agressée, le lundi 10 novembre 2014, par deux policiers nationaux, Alex Céus alias Arly et Daniel Erickson Jean, alors qu’elle couvrait, dans le cadre de son métier de journaliste, une manifestation de motocyclistes protestant contre l’augmentation du tarif des plaques d’immatriculation.

Sécurité

Forte augmentation du nombre de décès par balles à P-au-P à la fin de l’année 2014, selon Jilap

A Port-au-Prince, entre octobre et le début du mois de décembre 2014, 223 personnes sont mortes par balles, 14 dans des accidents, 5 à l’arme blanche, 10 cas de décès sont d’origine inconnue, et deux autres cas sont des suicides, s’inquiète la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap) dans des déclarations à l’agence en ligne AlterPresse.

La sécurité publique en Haïti n’a pas vraiment connu d’avancée, estime Jilap, lors de la présentation de son dernier rapport – couvrant les 2 trimestres, avril à juin et août à septembre 2014 -, publiquement présenté dans la matinée du 19 décembre 2014.

« La situation est vraiment triste (…) et cela nous inquiète », relève Rovelsond Apollon, le coordonnateur national de l’observation au sein de Jilap.

D’avril à septembre 2014, 583 personnes sont victimes de violence, parmi lesquelles 488 sont mortes par balles et 40 autres tuées dans des accidents de la route, dans le périmètre de Port-au-Prince.

La journée la plus terrible de ces deux trimestres est le 25 septembre 2014, quand pas moins de 80 personnes ont été tuées par des malfrats dans la capitale.

La « situation politique », marquée par une violence politique, électorale et la violence criminelle, constitue l’un des facteurs à la base du climat d’insécurité.

Les actes sont généralement posés par des individus armés, n’appartenant pas forcément à des gangs ; dans d’autres cas, par des membres de groupes armés ou tout simplement par des inconnus.

« La police n’a pas un plan pour contrecarrer les actions des bandits », sans compter que « le service de renseignements des bandits est beaucoup plus efficace que celui de la police », signale Jilap.

Les bandits rançonnent également les marchandes au cœur de la capitale, ce qui leur permet de se procurer de nouvelles minutions.

Face à l’ampleur du phénomène d’insécurité, notamment durant les derniers mois de l’année 2014, Jilap lance aux responsables un nouvel appel au désarmement, à la révision de la loi régissant le fonctionnement de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et à la transformation du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) en une instance technique plutôt que policière.

Elle recommande également l’adoption d’un code d’éthique, par les partis politiques, en vue de forcer les politiciens à éviter le recours à la violence pour résoudre les désaccords politiques.

Suivant les constats de Jilap, certains politiques verseraient dans la pratique de distribution d’armes et de minutions aux bandits de quelques quartiers, liés à leurs causes.

Culture

Cérémonie d’hommage à Yanick Lahens, récipiendaire du Prix Femina 2014

Plusieurs personnalités du monde culturel, ainsi que deux ministres du gouvernement démissionnaire de Laurent Lamothe, ont rendu hommage, le jeudi 18 décembre 2014, à la récipiendaire du Prix Femina de l’année 2014, Yanick Lahens, pour son roman « Bain de lune », dans les locaux de la Bibliothèque nationale d’Haïti (Bnh).

Yanick Lahens, 61 ans, a été couronnée pour ce texte, retraçant une histoire familiale sur fond de troubles politiques et d’amour, qui se déroule en milieu paysan. Elle est récipiendaire du Prix Mille pages 2008, du Prix RFO 2009, du Prix Littéraire Richelieu de la Francophonie 2009 pour « La couleur de l’aube » (Sabine Wiespieser), ainsi que du Prix Caraïbes 2013 pour « Guillaume et Nathalie » (Sabine Wiespieser).

Avec AlterPresse