Politique
Le débat sur la Constitution relancé avec le report sine die de l’installation du premier ministre nommé Evans Paul
Alors que la présidence a annoncé, le lundi 5 janvier, le report de l’installation du premier ministre nommé Evans Paul, le débat sur la Constitution amendée refait surface, à travers une polémique sur les étapes à franchir pour devenir chef de gouvernement.
Le porte-parole de la présidence Lucien Jura a indiqué que « l’installation de Evans Paul, qui avait été programmée initialement pour ce lundi 5 janvier 2015, est reportée parce qu’il y a quelques ajustements à faire en ce qui a trait au gouvernement de consensus.».
Questionné sur une éventuelle attente de ratification préalable du premier ministre par le Parlement avant toute installation, Jura a affirmé qu’il n’y a aucun rapport. Selon lui,
« Le premier ministre nommé n’a pas à être ratifié par le parlement. Il est nommé par le président de la République selon la Constitution amendée. Cependant, sa déclaration de politique générale doit être ratifiée par le Parlement. Une convocation à l’extraordinaire est déjà lancée », insiste-il.
L’ouverture de la session extraordinaire, qui devait avoir lieu ce 5 janvier, a été reportée au 7 janvier, faute de quorum. Au menu : le vote des amendements à la loi électorale, la ratification de la politique générale du premier ministre nommé Evans Paul et quelques lois.
Dans l’opposition, on ne partage pas l’interprétation faite par la présidence de la constitution amendée en ce qui concerne la nomination et l’entrée en fonction d’un nouveau premier ministre.
Le sénateur Wesner Polycarpe, l’un des fers de lance de l’opposition, membre du groupe des six sénateurs opposés à la gestion de Michel Martelly a précisé que « Avec la Constitution amendée, nommer un premier ministre ne veut pas dire qu’il est déjà un premier ministre ». IL a fait référence à l’article 157 de cette Constitution « qui donne toutes les conditions pour qu’une personne devienne premier ministre »,
Polycarpe réaffirme en même temps les prérogatives du parlement quant au contrôle de l’Exécutif.
Il faut préciser que l’article 157 de la constitution amendée, qui traite de la nomination du premier ministre, est appliqué pour la première fois depuis que le document a été publié dans le journal officiel Le Moniteur en juin 2012.
La nomination d’Evans Paul comme premier ministre n’a jusqu’ici pas mis un terme à la mobilisation anti-Martelly ni apaisé les craintes quant à l’avenir politique du pays. Le 1er janvier 2015 une nouvelle manifestation a eu lieu dans les rues de Port-au-Prince, faisant au moins deux blessés. [
Des sénateurs sortent bredouilles d’une rencontre avec Martelly
Des sénateurs sont sortis bredouilles d’une rencontre, ce mercredi 7 janvier 2015, avec le président Joseph Michel Martelly, autour des changements à apporter à l’accord tripartite trouvé entre les trois pouvoirs de l’Etat en vue d’une sortie de crise politique actuelle.
Le sénateur Francisco Delacruz a précisé que cette rencontre avait permis de discuter sur les problèmes de l’accord tripartite du 29 décembre 2014 et les modifications possibles, suggérées par les sénateurs, pour amorcer une sortie de cette crise.
Des manifestations anti-Martelly à l’approche du cinquième anniversaire du séisme de 2010
La table de concertation de l’opposition politique projette d’organiser trois journées de mobilisation les jeudi 8, samedi 10 et dimanche 11 janvier 2015, dans la perspective d’obtenir le départ du président Michel Martelly.
Le porte-parole du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), Serge Jean-Louis a indiqué à AlterPresse que cette dernière phase de l’opération baptisée « Burkina Faso » (pour paraphraser le mouvement ayant entraîné la chute de Blaise Compaoré, emporté par la rue le 31 octobre 2014 après 27 ans de pouvoir sans partage) n’a pas de date limite, sinon celle du renversement de Martelly.
Pour Serge Jean Louis ; la mobilisation anti-Martelly en cours emprunterait les mêmes voies que l’opération, qui a contribué au renversement, le 10 mars 1990, de l’ex-président militaire Prosper Avril.
« Il n’y aura pas de dechoukaj, pas de pillage, pas de désordre, mais tout simplement une mobilisation pacifique », assure-t-il, tout en mettant l’accent sur une alternative qui prendra en charge la destinée du pays 72 heures après le départ de Michel Martelly.
Ces trois journées de mobilisations précéderont l’échéance de l’entente tripartite signée le 29 décembre 2014.
Selon cette entente, les mandats des députés et d’une partie des sénateurs continueront à courir respectivement en avril et septembre 2015, si, entre autres, les amendements à la loi électorale sont votés et la politique générale du premier ministre désigné Evans Paul est ratifiée ce qui est loin d’être envisageable dans la situation actuelle.
Charlie Hebdo
Le président Martelly offre ses sympathies et sa solidarité aux Français
Le président Michel Martelly a présenté ses sympathies à son homologue français, François Hollande, suite à l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo, ayant fait douze morts et huit blessés, le mercredi 7 janvier 2015, à Paris.
Martelly, « qui condamne vigoureusement cet acte barbare, étend, au nom du Gouvernement et du peuple haïtiens, ses condoléances au Gouvernement et au peuple français en général, et aux parents et proches des victimes, en particulier », dans un communiqué de presse.
Martelly réaffirme aussi la solidarité du peuple haïtien à l’égard des Français à l’occasion de ce drame.
Culture
Cinq ans après le séisme, une exposition de peinture sur les efforts de renaissance du pays
Une soixantaine de créations feront l’objet d’une exposition de peinture pour exprimer les efforts de renaissance d’Haïti, à l’occasion du cinquième anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui avait occasionné plus de 200 mille morts, autant de blessés et plus de 1,5 million de sans-abris.
L’exposition de peinture réunira, à la bibliothèque nationale d’Haïti (Bnh), les œuvres de 12 peintres de Kalfou Richès, issus de divers bidonvilles de Port-au-Prince en vue de célébrer cette date, « de façon positive », selon les organisateurs de l’événement culturel qui doit durer jusqu’au 24 janvier 2015.
Histoire
1915/100 ans : Pourquoi se souvenir ?
Par Pierre Michelot Jean-Claude *
Dans l’histoire d’un peuple, il y a des événements, des dates et des faits qu’on ne doit pas oublier. Les Haïtiens n’ont pas le droit d’oublier le 1e janvier 1804 et l’ensemble des luttes ayant conduit à la proclamation de notre indépendance. On n’a pas le droit d’oublier le 18 mai 1803, le 17 octobre 1806. De la même manière, on n’a pas le droit de passer sous silence le débarquement des marines américaines sur le sol haïtien en date du 28 juillet 1915. Ils ont débarqué pour ne repartir officiellement qu’en 1934 à l’issue de 19 ans d’une occupation douloureuse pour la population haïtienne.
Cette année (2014), une fois de plus, l’anniversaire de l’occupation américaine d’Haïti coïncidait avec la tenue des festivités carnavalesques à Port-au-Prince. La jeunesse haïtienne a une nouvelle fois raté l’occasion de réfléchir sur la signification de cet événement historique dont les lourdes conséquences persistent encore.
Avec AlterPresse