Question posée ce jour au gouvernement par le député Jean-Philippe Nilor à propos de l’habitat indigne en #Martinique.
Madame la ministre des Outremers,
La politique d’aide à l’amélioration de l’habitat, qui avait suscité beaucoup d’espoirs en 2011 avec la loi relative au logement indigne Outre-mer, essuie déjà un échec patent en Martinique.
En effet, la faiblesse de la LBU par rapport aux autres territoires, l’incapacité des propriétaires à financer au moins 20% du coût de l’opération et l’interprétation restrictive de la dégradation du bâti par la DEAL, excluent les plus démunis des dispositifs existants, condamnant ainsi près de 8000 logements à l’insalubrité.
Pire, 70% des constructions ont un potentiel amiante. Les bâtiments publics (écoles, hôpitaux) sont aussi touchés. Plus de 3000 produits contenant de l’amiante ont été utilisés pour les toitures, les façades, les cloisons, les peintures, les réseaux d’assainissements etc.
Des lotissements en accession sociale à la propriété, cofinancés par l’Etat jusqu’en 1997, sont chargés d’amiante et, des familles nécessiteuses sont contraintes de financer le désamiantage de leurs maisons, avec une aide plafonnée à 9000€ quand les travaux atteignent allègrement 45000€.
A l’évidence, les risques sanitaires n’ont pas été objectivement mesurés.
Je ne me contente pas de révéler un nouveau scandale, je suis aussi porteur de propositions:
• Généraliser la production du Document Technique Amiante
• Reconsidérer le plafond de 80% de financement public, notamment en cas de présence d’amiante.
• Domicilier une déchèterie de classe 3 pour réduire le coût du désamiantage impacté par les tarifs du transport systématique des déchets vers la France.
Madame la Ministre, au-delà des sept objectifs énoncés le mois dernier et traduisant votre « ambition pour l’habitat outre-mer », quels moyens concrets entendez-vous développer pour remédier aux carences de la politique du logement social en Martinique?