Bondamanjak

Qui veut la peau de Marie-Jeanne Acte 2


Au commencement était le verbe ?
Non, au commencement étaient deux courriers anonymes faisant état d’éléments relatifs à des irrégularités qui attachaient la construction d’établissements scolaires financés par la Région Martinique à la Dominique et la Grenade.
Les deux projets de coopération avec la Dominique et la Grenade étaient circonscrits par deux conventions passées par la Région Martinique et le Gouvernement de chacun de ces États concernés.
L’accusation considérait que ces conventions étaient condamnables d’abord, parce que le code général des collectivités territoriales stipulait à l’époque que à ces dernières pouvaient conclure des conventions avec des autorités locales étrangères et pas avec un gouvernement.

Ensuite, parce que recommandé une équipe d’architectes était impossible en droit public puisque le co-contractant de la Région était un État souverain.
Alfred Marie-Jeanne expliquait que toutes les délibérations de la Région avaient été transmises régulièrement à la Préfecture de la Martinique au service de la légalité et que jamais le Préfet de la Martinique n’avait déféré ces délibérations devant le Tribunal Administratif.
Là où ça se complique c’est sur la question des imputations comptables.
En effet, la délibération d’un montant initial de 670 000 € prévu par l’Assemblée plénière était modifiée par la Commission permanente et passait à 1 500 000 €.

L’accusation considérait que la Commission permanente, proche de Marie-Jeanne, ne pouvait modifier le montant prévu par l’Assemblée plénière d’abord et ensuite, surtout ne pouvait dépasser le montant plafonné de 800.000 € fixé par la Délégation de pouvoir à la Commission permanente.

Là où il y a soupçon de manipulation c’est sur l’opération de modification des sommes allouées initialement.
Il ressortait des témoignages des employés de la Direction des Relations Internationales dirigé par Maggy Marie- Jeanne que c’est elle qui avait la responsabilité du traitement du dossier et notamment de la modification du montant initial de 648 326 € à 848.326 €.

En effet, Alfred Marie-Jeanne s’était engagé sur une enveloppe de 648 326 € et curieusement la Commission permanente l’avait augmenté de 200 000 €.
Interrogée, Maggy Marie-Jeanne avait indiqué que c’était le faite d’une erreur matérielle et là où le bas blesse c’est qu’elle avait indiqué (vu cela avec le Président…) que le problème avait été réglé.

Accablant : un document du chef de service de la coopération de la Région martinique précisait que ce dossier avait été présenté directement par le Président à la Commission Permanente.

Ce document était signé par Maggy Marie Jeanne.
Là où ça commence à sentir mauvais c’est que le chef de service de la programmation budgétaire à la Région : M. Marlet confirmait que le montant qui avait été présenté était de 648 326 € et non pas 848 326 € car, expliquait il, si le montant avait été de 848 326 €, le dépassement du plafond d’engagement des dépenses fixé à 800 000 € aurait été dépassé et n’aurait pas permis à la Commission des finances de donner un avis positif.

Plus accablant encore, le compte-rendu des décisions prisent en commission permanente indiquait que la Commission permanente avait statué sur la somme de 648 326 €.

Donc, l’accusation avait un boulevard pour faire la démonstration qu’une somme de 200 000 € avait été rajoutée en bas feuille et a cherché à comprendre les ressorts de ce mécanisme d’augmentation et c’est là où le manjé kochon commençait à devenir un peu indigeste car il ressortait de l’enquête que l’équipe de maîtrise d’oeuvre recommandée par la Région Martinique était représentée par un associé du cabinet d’architectes : Anonyme Art, qui s’appelait, tenez vous bien, et là ça sent très mauvais : Marc Frampton.

Toute la Martinique savait que Marc Frampton était le doudou darling de Maggy Marie-Jeanne.

L’accusation se basait notamment sur une interview donnée par Maggy Marie-Jeanne, tenez vous bien, dans Bondamanjak, affirmant et même revendiquant sa relation avec Marc Frampton.
Jusque là, on pourrait dire que c’est dé bagay ki pé rivé !

Là où ça se complique pour le couple c’est que l’instruction mettait en avant que le dit couple s’était associé pour l’exploitation d’un commerce de luxe dans un magasin situé 8, rue Blénac à Fort-de-France et avait constitué une société SARL Maggy et Marc.

Bien sûr, lorsque le Juge d’Instruction a commencé à étudier les chiffres du contrat, il eut le tournis !
Le montant initial des honoraires était de 144 000 € plus 20 171 € et qu’à la suite de la modification la société de Marc Frampton proposait une nouvelle note d’honnoraire de 176 000 €.

Les bons comptes faisant les bons amis, comme dirait Bernard Hayot, le Juge d’Instruction chercha à savoir ce qui l’en était des relations entre Maggy et Marc.
Celui-ci contestait tout concubinage alors qu’Alfred Marie Jeanne lui-même affirmait que cette relation durait depuis plus de quinze ans.

Subtil, il constatait l’affirmation de son ex futur beau-père et mettait à mal les déclarations de Maggy Marie-Jeanne qui déclarait que la recommandation de l’équipe d’Anonym Art s’était porté naturellement sur Marc Frampton.
Elle niait le fait qu’il pouvait y avoir au moins une interrogation entre l’octroi à Marc Frompton de marché de reconstruction à la Dominique et à la Grenade et sa vie amoureuse et les investissements communs Maggy-Marc pour l’acquisition de ce magasin de maroquinerie de luxe.

Interrogée, Maggy Marie-Jeanne se retranchait derrière son statut de chef des relations internationales et que la responsabilité de tout ces montages bizarroïdes relevaient de la responsabilité des élus.

Bref, ce manjé kochon créole était livré à la sagacité du juge et aujourd’hui encore, à quelques semaines du rendez-vous fatal avec le Tribunal Correctionnel de Paris, la question demeure : qui est responsable de ce patacaisse patate chatte ?
Est-ce l’amour fou ? Est-ce le sentiment d’impunité ? Et est-ce qu’Alfred Marie-Jeanne avait été conscient du tour de passe-passe bonneteau qui avait été exécuté dans le dos de l’Assemblée Plénière ?

Marie-Jeanne a beaucoup de défauts mais tout le monde s’accorde à dire que si il a une qualité c’est bien son intégrité et il me semble évident que malheureusement pour lui, compte tenu de son état actuel, car d’apres les confidences de ceux des rares qui ont pu l’approcher, il n’est plus que l’ombre de lui-même, incapable de répondre à ces accusations.


La défense de Maggy Marie-Jeanne et de Marc Frampton aura-t-elle l’odieuse tentation d’essayer de faire porter le chapeau à ce vieil homme malade ?
Bondamanjak sera présent aux audience les 27, 28, 29 avril 2025 à Paris et ne manquera pas de vous tenir informé.Bien informé. Bien entendu. Sans être tendu.