Le pactole de l’agence d’Etat en charge des avoirs saisis aux malfrats s’est enrichi d’un nouveau trésor: vingt années d’or confisqués aux orpailleurs illégaux de Guyane, soit quelque quatre millions d’euros, rapatriés cette semaine en… métropole.
Communiqué de Christiane Taubira, Ministre de la Justice suite à cette nouvelle :
« Connaissant les effets dévastateurs de l’orpaillage clandestin sur les écosystèmes guyanais, sur la faune et la flore, sur le réseau de cours d’eau, sur la santé et la sécurité des habitants, Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, comprend l’interrogation des Guyanais quant à l’affectation des produits issus de la mise prochaine sur le marché du stock de 107 kilos issue de cette activité illégale. Cette activité délictueuse génère des activités criminelles telles que les trafics de carburants, d’armes, de drogues, d’alcools, de médicaments. Elle a déjà provoqué la mort de piroguiers, de villageois, d’opérateurs miniers et de salariés, de gendarmes et de militaires.
Le taux de chômage, qui atteint 55% pour les jeunes de moins de 25 ans, alors que cette classe d’âge compose la moitié de la population, indique les forts besoins en formation et en accompagnement, et justifie les demandes relatives à la compensation des impacts dus à la fois au mercure sur la santé, à l’insécurité sur les activités économiques vivrières, à l’appauvrissement collectif par le pillage de cette ressource non renouvelable.
Les règles de répartition des biens et avoirs saisis par l’Agence de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) sont établies et peuvent faire l’objet d’une participation financière à des missions définies, notamment en matière de lutte contre les stupéfiants.
La Ministre soumettra au Premier Ministre des pistes pour envisager les dispositions susceptibles de permettre aux collectivités de Guyane d’émarger à une partie de ces ressources pour satisfaire aux besoins importants de cette région qui présente le paradoxe d’un très fort potentiel en ressources naturelles et d’un sous-développement chronique. «