Le Mouvement de Décolonisation et d’Emancipation Sociale (MDES) et l’Organisation Guyanaise des Droits Humains (OGDH) étaient invités par La Secretaria de Cultura de la Présidencia de la Nacíon – l’équivalent argentin du Ministère de la Culture – au IVème Congrès Argentin de la Culture organisé dans la ville de Résistencia dans la province du Chaco où vivent de nombreuses communautés natives-américaine appelées cominudades originales dont la plus importante est celle des Tobas.
Ces peuples premiers résistent au rouleau-compresseur des valeurs culturelles généralisantes, militent pour le juste partage des richesses exploitées sur leur terres entres autres le bétail, les plantations de soja, sur des millions d’hectares que se partagent encore mille familles argentines et s’organisent en associations de sauvegarde culturelle.
Le choix politique de l’emplacement du Congrès par la présidence argentine était éminemment celui de la valorisation de ses peuples et de sa culture nationale originelle. Le Serment de Résistencia (voire feuillet en annexe) fût proclamé pour la première fois le 29 mai au soir dans l’auditorium comblé de l’Universidad Popular (UP) de Resistencia, nous y retrouvions la jeunesse de la communauté amérindienne mobilisée en force présence féminine à cette occasion en même temps que se déroulait l’ouverture officielle du Congrès à la Casa de las Culturas à deux pas de là.
C’est le 30 mai à 9h du matin que M. Raymond Charlotte (OGDH) prît la parole pour 15mn pendant lesquelles fût diffusé le documentaire M. Charlotte qui retrace son combat de militant indépendantiste guyanais recueillant de larges vivats de la part de l’audience en fin de projection.
Vint le tour de l’intervention du MDES à 11h au théâtre de la ville, Guido Miranda, pour raisons d’affluence attendue sur le thème de l’Intégration Latino-américaine et de la Guayana (Guyane).
L’auditoire (plusieurs centaines de personnes), là encore fortement composé de jeunes femmes amérindiennes militantes, fût comme sidéré d’apprendre les conditions de dépossessions en tous genres qui sont réservées au peuple Guyanais. Ils apprirent alors qu’il peut y avoir néocolonialisme avec une démocratie non négligeable, de l’argent déversé en grande quantité sur le territoire et une réelle promotion ou considération individualisée des autochtones (cf l’actuelle Ministre de la Justice) mais tout-cela au prix d’un mépris collectif.
A la fin des interventions de la table thématique Le Serment de Resistencia fût de nouveau proclamé par Victor Ramos (Directeur exécutif du Secretaria de Cultura de la Presidencia de la Nacíon) fils de Jorge Abelardos Ramos l’immense historien argentin théoricien de La Patria Grande qui se présenta deux fois comme candidat à la présidence et disparu le 2 octobre 1994.
Par quoi le texte du « Juramento de Resistencia » prît le statut de Mocíon (Motion) du IV Congrès national de la Culture. Motion qui fût distribuée et lue par les coordonnateurs (modérateurs) à la fin des travaux de toutes les tables à axe thématique jusqu’à la clôture du Congrès où elle fût remise en main propre par la délégation guyanaise à M. Jorge Coscia (Ministre de la Culture) et à Mme Maria-Helena Troncoso (Directrice Nationale d’Action Fédérale).
Le 1er juin, au lendemain de la clôture de cet événement « historique » au vu de la ferme solidarité de la présidence argentine à l’égard de la Guyane et de la vexation partagée que constitue le colonialisme français, notre sentiment d’ensemble est d’avoir participé à un Congrès qui fait désormais autorité dans le monde en matière culturelle – (70% de la diaspora argentine vit de sa création culturelle artistique, tango, musiciens, danseurs, peintres, sculpteurs etc..) – et d »avoir à cet égard sans doute témoigné du retour de la grande Argentine.
Pierre Carpentier