Une convention cadre entre la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) et le Groupe Action Logement a été proposée pour validation aux élus de l’Assemblée et du Conseil Exécutif ce mardi 22, pour examen selon la procédure d’urgence pour la séance plénière des 24 et 25 mars 2022.
Quelle est donc la raison qui pousse le président du Conseil Exécutif Serge Letchimy, fervent défenseur de l’autonomie du territoire, anti-jacobin proclamé et dénonçant souvent les politiques des grands groupes méprisant les territoires dont Action Logement, à changer de camp dans une urgence absolue ?
La convention indique que l’objet ce partenariat a est de démultiplier des synergies et d’impulser une dynamique forte dans le domaine du logement et de l’emploi. Il s’agit de définir de façon très opérationnelle, des axes stratégiques de collaboration pour cibler les futurs investissements et les dispositifs d’accompagnement d’Action Logement.
Mais à y regarder de plus près, rien de nouveau sous le soleil ! Le caractère opérationnel et précis des engagements du grand groupe en faveur de la Martinique est loin d’être limpide.
Aucun engagement financier supplémentaire pour la Martinique n’est précisé. Tout est factice. Surtout pas de chiffre.
Les vœux pieux formulés dans cette convention retracent simplement les engagements d’Action Logement inscrits dans le cadre de la convention quinquennale et son avenant contractualisés avec l’Etat et ceux liés à la mise en œuvre du Plan d’Investissement Volontaire (PIV), dont 1,5 milliards d’euros en faveur des Outre-mer. Tous les engagements financiers renvoient à ces cadres.
Cette communication partagée entre la CTM et Action Logement pourrait laisser croire que le territoire pourrait percevoir des sommes importantes en faveur du logement. Il n’en est rien, puisqu’en réalité, il s’agit de prêts qui viennent cannibaliser d’autres dispositifs existants, mais n’apporte rien de nouveau.
En ce qui concerne les aides individuelles, qui fonctionnent sans doute très bien en « métropole », force est de constater que le fonctionnement très centralisé du groupe ne permet pas de s’adapter aux règles différentes de notre territoire, et que la souplesse du grand groupe n’autorise aucune dérogation. Ainsi, nombre des aides annoncés à grand renfort de communication ne peuvent parvenir aux intéressés.
S’agissant de la prise en compte des besoins du territoire, là encore rien de nouveau sous le soleil, les statuts du Groupe Action Logement indique bien que conformément au code de la construction et de l’habitation, le Groupe Action Logement déploie son activité sur l’ensemble des territoires en tenant compte des caractéristiques de chacun d’une manière qui assure la cohérence avec les politiques locales de l’Habitat.
Enfin, une clause nous interpelle. L’octroi d’Action Logement de subventions aux SALARIÉS MODESTES au titre de travaux de rénovation énergétique et sismique. Cette clause n’est pas élargie à tous les Martiniquais de conditions modestes. En réalité, cette Action en particulier est conduite au profit de la communication des patrons et non de la Martinique.
Monsieur Serge Letchimy aurait peut-être pu lever les freins qui empêchent les Martiniquais de bénéficier des prêts bonifiés pour l’accession à la propriété. En effet, le groupe impose pour l’octroi de ces prêts le diagnostic énergétique dans un territoire ou ce dernier n’est pas appliqué !
En clair, cette littérature comprenant des vœux pieux somme toutes assez louables, ne comprend rien de nouveau au profit des martiniquais sinon que désormais celui qui prétend être le fils spirituel s’engage à devenir le chargé de communication du Groupe Action Logement. Un énième jouet au carnaval des autres;
On aurait supposé plus d’engagement dans une signature de convention qui donnerait un vrai pouvoir d’arbitrage financier au Comité Territorial d’Action Logement.
Force est de constater que la seule urgence qui conduit à cette signature c’est le déplacement actuel de la gouvernance d’Action Logement sur nos territoires. Eh oui, les voies de la politiques politiciennes mêlées d’intérêts personnels sont impénétrables. En bon dard et en tout…