L’UMP n’est plus au pouvoir en France…du coup le président de Tous Créoles n’aura plus la easy sur Paris durant les cinq ans qui viennent. Pour écrire cette tribune qui ne vaut pas une burne…il a dû avaler une Valérie Pécresse…
Par Roger de Jaham
Il est difficile d’accepter aussi bien la forme que le fonds de l’attitude (de l’attaque, devrait-on dire !) du gouvernement français à l’égard du groupe automobile PSA PEUGEOT-CITROËN, ceci pour plusieurs raisons :
– En 2011 PSA a monté 1,23 million de voitures dans ses usines françaises, soit +3,6% sur un an, alors que seulement 444.862 unités (-6,4%) sont sorties des sites de production français de RENAULT (dont l’État français est actionnaire). PSA a donc produit en France presque trois fois plus de voitures que RENAULT !
– PSA compte 104.000 salariés en France sur un total de 190.000, soit un ratio de 55% pour les effectifs français. Pour RENAULT, à peine 56.000 personnes travaillent en France sur un total de 123.000, soit un ratio de 46%.
– En 2010, les immatriculations de PSA représentaient 14% du marché européen, plaçant le groupe en 2ème position derrière VW, mais devant tous les autres constructeurs (10% pour RENAULT).
À eux seuls, les chiffres ci-dessus devraient inciter le gouvernement à davantage de respect et de considération envers PSA et ses dirigeants, et en particulier envers la famille Peugeot, qui conduit depuis plus de 200 ans une réussite industrielle française remarquable et indiscutable.
Le problème posé à PSA est « simple » : mois après mois, l’Europe confirme qu’elle est la zone sinistrée de l’automobile. En avril 2012, les ventes de voitures neuves y ont chuté de 6,9 % sur un an, soit une septième baisse mensuelle d’affilée. Après un recul de 7,5 % depuis le début de l’année, elles devraient diminuer en 2012 pour la cinquième année consécutive…
Sous peine de disparaître, PSA doit donc – comme tout industriel et comme tous les autres constructeurs automobiles – adapter son outil de production à la contraction du marché, et en particulier du marché européen qui représente 60% de ses ventes. La décision de se séparer de 8.000 salariés a été à l’évidence longuement mûrie, elle n’a pas été prise à la légère par PSA : une vaste étude des différents scenarii possibles a évidemment été réalisée, plusieurs hypothèses étaient envisageables. La décision prise n’est ni conjoncturelle ni opportuniste ou « boursière ». C’est une décision responsable, en pleine connaissance de cause des impacts humains et sociaux, gérés du mieux que possible. Le contexte actuel (mondialisation, concurrence, coût du travail en France, crise) n’a jamais été aussi contraignant. Pour information, GENERAL MOTORS emploie aujourd’hui moins de 50.000 personnes aux États-Unis contre plus de 100.000 avant la crise de 2008, et a ainsi retrouvé une rentabilité enviable…
Voilà pour les faits. Pour le fonds, de grâce n’ayons surtout pas la prétention de critiquer les options stratégiques et les décisions opérationnelles de tels capitaines d’industries ! Arnaud Montebourg n’a jamais créé un seul emploi dans sa vie, pas plus d’ailleurs que tous les théoriciens donneurs de leçons. Et pas plus que le président François Hollande soi-même. Sachons raison et humilité garder. Thierry Peugeot, lui, sait ce que veut dire embaucher un salarié, le former, l’encadrer, le motiver, le rentabiliser, le fidéliser… et malheureusement le licencier lorsqu’il le faut, d’ailleurs pour les mêmes raisons qui l’avaient amené à le recruter.
PS : les données citées ici ont pour l’essentiel été publiées par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).