Chaque année, la Saint-Kitts Sugar Manufacturing Corporation, la SSMC, seule gestionnaire de la production kitticienne de saccharose affichait de millions de dollars de pertes. Le programme de suppression des aides européennes n’a fait qu’aggraver cette situation. En décembre 2004, la SSMC était en déficit de plus de 300 millions d’euros. Un déficit que même la totalité des recettes du gouvernement de Saint-Kitts et Névis ne peut combler. Cette année c’est donc la dernière récolte de canne dédiée à la production de sucre. Plus de 1000 kitticiens travaillant à la SSMC, ou dans les champs de canne devront donc être reclassés puisqu’ils sont fonctionnaires. La sucrerie quand à elle sera en partie vendue en pièce détachée et conservée pour en faire un musée. En revanche, le gouvernement se demande encore se qu’il fera de ses 9000 hectares de canne à sucre. Il hésite à les conserver. Dans le meilleur des cas il pourrait garder le fruit pour le transformer en carburant ou en engrais, ou encore pour en faire du rhum. Mais depuis quelques années l’île s’est lancée dans une politique touristique intensive. Un complexe hôtelier de plus de 900 chambres a d’ailleurs ouvert ses portes dans le Sud de l’île début 2005. Des hôtels et restaurants qui ont de grosses demandes en fruits et légumes locaux. Saint-Kitts et Névis pourrait alors raser ses plantations de canne à sucre pour les remplacer par du maraîchage. Une solution qui angoisse beaucoup de kitticiens qui ont toujours connu les champs de canne et la sucrerie. La production de sucre nourrit aujourd?hui encore plus de 30% de la population de Saint-Kitts.
Sophie LONETE