Il faut savoir reconnaitre les artistes de leur vivant. Au lieu de couvrir de milliards les boursicoteurs d’oeuvres après la mort de l’auteur. Samuel GELAS a cette touche unique qui donne à ses toiles une dimension particulière. Sa première exposition solo à Paris. http://www.galerielj.com/
La Galerie LJ est fière de présenter la 1ère exposition personnelle à Paris de l’artiste français originaire de Guadeloupe, Samuel Gélas, né en 1986. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris Cergy, résident de la Cité Internationale des Arts, son travail fut notamment découvert du grand public au Salon de Montrouge 2012 en France, et ArtBemao 2013 en Guadeloupe. En 2015 ses peintures ont été présentées à Paris dans des expositions collectives à la Galerie Nathalie Obadia et la Galerie LJ.
La démarche picturale de Samuel Gélas s’apparente à la figuration narrative et au pop art dans une forme à la fois ludique, poétique et critique du monde. Le peintre de 30 ans regarde et analyse les phénomènes médiatiques et sociétaux de la vie quotidienne. La plupart de ses œuvres questionnent la nature humaine à travers ses diverses formes d’animosité et d’animalité dans un corpus travaillant avec force la question des violences urbaines, sociales et culturelles.
Pour sa nouvelle série de peintures à la pierre noire et l’acrylique produite en 2015-2016, Gélas s’est inspiré dunéologisme inventé par le critique d’art guadeloupéen Jocelyn Valton : «négricide», dans un texte publié en 2015. Associant « nègre » et « homicide », ce terme désigne «l’ensemble des meurtres de masse, ou au caractère moins étendu, perpétrés sur une grande échelle de temps, allant du XVème au XIXème siècle, contre les Africains réduits en esclavage par des trafiquants pour les colons européens (…) dans le contexte raciste de la traite négrière transatlantique ».
C’est suite à une déclaration de François Hollande le 27/01/2015 à propos de la la Shoah, qualifiée de plus grand génocide jamais commis, que s’ensuivent les réactions de nombreux intellectuels noirs, dont l’artiste guadeloupéenne Joëlle Ursull dans une lettre ouverte envoyée au président dénonçant la hiérarchisation des horreurs de l’Humanité, ou Valton avec la publication de son texte. Interpellé par ces débats, Gélas décide de proposer une série de peintures introspectives et engagées qui questionnent ses origines et celles des afro-descendants caribéens, sur fond ocre rouge rehaussé de noir, symboles de la peau noire et du sang. L’esclavage y est évoqué dans son extrême violence, renforcée par le truchement de la représentation animale. L’idée que la traite négrière ait sa propre appellation, Négricide, a inspiré à Gélas cette série de peintures qui en traduisent le caractère inhumain via des métaphores faisant référence au monde animal et aux objets. Il représente les divers châtiments que pouvait subir quotidiennement les esclaves : traversée de l’Atlantique entassés dans les cales des navires, lynchages, pendaisons, crémations en masse, viols routiniers, pieds et mains coupés, ou encore finir dévoré par des chiens, le tout détaillé et légiféré dans le Code Noir, sont quelques exemples du caractère génocidaire de la traite négrière évoqués dans ses peintures. Ce travail trouve tout son sens aujourd’hui alors que la question des réparations se pose parmi les afro-descendants.