Selon les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), entre
avril 2010 et août 2011, les nombre de demandeurs d’emplois en catégorie ABC a bondi de 7% passant de 45 100 à 48 100. Entre avril 2009 et avril 2010, l’augmentation était d’ailleurs exactement la même !
En terme de flux, le nombre d’inscriptions à Pôle Emploi tout motif confondu est passé de 48 900 en 2008 et 2009 à 54 843 en 2010 et tout porte à croire que l’année 2001 verra ce chiffre s’accroître.
25% des personnes qui s’inscrivent à Pôle Emploi le font pour fin de contrat ou pour licenciement ce qui donne une
idée de la précarité tandis que les primo demandeurs d’emploi ne représentent que 10% des inscriptions !!!
Quand on sait que 20 000 demandeurs d’emplois étaient indemnisés par le Pôle Emploi soit en gros 1 chômeur inscrit sur deux, on ne peut que penser que bien des personnes, découragées de trouver un jour un emploi répondant à leur souhait et à leur qualification, ne prennent sans doute plus la peine de s’y faire enregistrer.
Dans le même temps, les radiations pratiquées notamment, pour absence au contrôle, n’ont jamais été aussi nombreuses : 29 943 en 2008, 31 000 en 2009, 37 254 en 2010 soit un accroissement de + 25%.
Quant aux offres d’emplois collectées, elles régressent passant de 24 868 en 2008 à 19 940 en 2010, y compris les offres d’emplois précaires, à temps partiel et/ou de très courte durée.
Cette situation ne date pas d’hier ni même d’avant-hier !!! Elle s’est installée progressivement, année après année, sans que rien ne vienne durablement changer la donne.
Dans le même temps, la société offre de plus en plus d’objet de consommation dont la possession est un marqueur de
l’intégration : smartphone, grosse cylindrée, voiture tunée, fréquentation de bar ou de soirée branchée …. Qu’y a-t-il de commun entre les jeunes qui ont hier soir affrontés les forces de police et ceux qui se retrouvent dans les after yoles ?
Une partie de la société vie correctement et même bien, sans angoisse du lendemain et avec un niveau de revenu qui permet de voir venir. Ses enfants sont bacheliers, de préférence avec mention bien mais c’est ringard, ou très bien –c’est le must ! Ils fréquenteront les classes prépas et les grandes écoles auxquelles leur travail leur a donné accès. Ils sont célébrés par les élus, reçus, montrés en exemple. Parfait ! Mais les autres, que leur dit-on ? Que dit-on à ceux qui peine à décrocher un CAP ou un Bac Pro et qui partent dans la vie avec un lourd handicap ? Rien ou pas grand chose.
Bien sur, on se préoccupe de leur avenir à travers des salons comme celui des lycéens ou de la formation professionnelle et des dispositifs
de formation…Mais bon…bref.