Depuis août 2014, les services de l’État en #Martinique recherchent activement des solutions pour faire face à la problématique de l’échouage de #sargasses sur nos côtes.
Si les premières interventions ont répondu à une situation d’urgence, l’État et ses partenaires, au premier rang desquels les collectivités régionales et départementales, consolident la construction d’une réponse opérationnelle pérenne afin d’enrayer un phénomène d’une durée et d’une ampleur inattendues. Dès le début du phénomène, l’ARS a mis en place une surveillance sanitaire des niveaux de H2S (sulfure d’hydrogène) dégagé par les algues en putréfaction. Depuis, des mesures sont réalisées tous les jours, dans les zones sensibles du littoral par l’ARS et le SDIS en soutien. Une surveillance sanitaire, via les médecins sentinelles est également mise en place.
Un réseau de capteurs fixes, géré par Madininair en partenariat avec l’ARS et financé à hauteur de 200 000 € par l’Etat, sera opérationnel avant la fin de l’année. 3 groupes de travail thématiques se réunissant mensuellement, ont été mis en place dès septembre 2014
– 1 sur le traitement et process de compostage (pilotage DAAF)
– 1 sur la valorisation agronomique (pilotage DAAF)
– 1 sur la détection et les modalités de ramassage (pilotage DEAL) Appel à manifestation d’Intêret A ce jour, 10 projets ont été financés (notifiés aux bénéficiaires) par l’ADEME au titre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt lancé en début d’année :
6 projets innovants de ramassage et de collecte pour lesquels des expérimentations sont en cours
2 dossiers des EPCI sur le financement de matériel pour les brigades vertes 2 études de faisabilité de compostage (plateforme existantes SME, et IDEX) Ce sont 1 890 103 € qui ont déjà été engagés 3 autres projets sont toujours en cours d’instruction :
Un projet de ramassage en mer porté par l’entreprise SEEN.
Une étude pour prévoir les blooms de sargasses, porté par l’Université des Antilles
Une étude d’épandage agricole des algues sargasses porté par IT2
Au total, au titre de l’AMI, l’État aura engagé 2 364 954 € Hors AMI et outre le réseau de capteurs fixes, 2 autres projets seront soutenus par l’ADEME :
Une étude de valorisation des algues sargasses par pyrolyse (entreprise locale DSK)
Une formation technique pour l’évaluation des chantiers de collecte sargasse et la prise en compte du risque sanitaire
Autres financements ADEME
Une enveloppe de 700 000 € est dédiée à l’achat de matériel lourd de ramassage au bénéfice de L’Espace Sud et Cap Nord ; En complément et au titre du FEDER 4 dossiers sont en cours d’instruction (Cap Nord, Espace Sud, la commune de Trinité et du Marigot) pour le même type d’achat, 500 000 € sont disponibles sur cette enveloppe ; Le financement d’un poste d’encadrant brigades vertes pour une durée de 3 ans à CAP Nord (157 800 €). Le projet d’extension de l’entreprise Holdex permettant d’augmenter la capacité de récupération des algues sargasses, (financement public demandé à hauteur de 6 050 000€). Les autres financements Etat Au-delà des efforts financiers importants mobilisés par les collectivités et notamment le conseil régional, l’Etat contribue au financement de plusieurs dispositifs.
Le Préfet a d’abord décidé de consacrer une enveloppe de 200 000 € de la DETR Dotations d’Équipements des Territoires Ruraux pour financer les besoins des communes en petit matériel.
Par ailleurs, dans cette phase transitoire et en attendant les résultats des expérimentations de ramassage qui doivent permettre, à moyen terme, de doter le territoire de moyens de collecte adaptés, l’État soutient les communes pour l’enlèvement des algues :
– en 2014 au plus fort des échouages, le Préfet a mobilisé l’hélicoptère de la sécurité civile pour des reconnaissances aériennes hebdomadaires et a engagé les forces armées sur le terrain (Robert, Trinité, Ste-Anne) – actuellement ce sont les moyens de la DEAL qui sont à l’œuvre (chantiers au Marigot, à Trinité, au Robert, au François, au Vauclin et récemment au Diamant).
Ces interventions représentent 230 journées cumulées (100 sur le territoire de l’Espace sud et 120 dans le Nord) pour un montant de 250 000 €. Enfin, en parallèle, des brigades de l’environnement ont été constituées dans le cadre de chantiers d’insertion. Portées par les EPCI (Espace Sud et Cap Nord) ces brigades sont financées par l’État via la DIECCTE à hauteur de 2 919 550 90 €, permettant le financement de 160 emplois. Pour l’heure, 48 personnels participent déjà aux opérations de ramassage sous la direction de l’association CAID.
A compter du 1 janvier 2016, les effectifs atteindront 160 personnes (100 pour Cap Nord et 60 pour l’Espace Sud).
Enfin, le gouvernement a notamment mis en place dans le cadre du plan interministériel « Sargasses », un fonds exceptionnel de 2M€ pour les Antilles françaises au titre de la solidarité nationale, afin d’accompagner l’engagement des actions de ramassage par les collectivités.
Le préfet organise ce vendredi une réunion zonale de concertation et de mutualisation avec les services de l’État de Guadeloupe et des Îles du nord, confrontés à la même problématique. Cette réunion permettra de partager et mutualiser les expériences en matière de gestion du phénomène et solutions opérationnelles déjà expérimentées.