Le Conseil régional de la Martinique communique sur quelques idées simples pour faire face à un séisme au travail.
Question de l’alerte : sirène ou alarme ou ordre hiérarchique ?
En cas de séisme, ce sont les secousses elles-mêmes qui constituent l’alerte.
Les systèmes d’alerte traditionnels permettent soit de faire une simulation (exercice d’évacuation), soit d’informer d’un danger qui n’est visible que dans une partie du bâtiment (début d’incendie par exemple).
Face à ce type de danger, chacun doit faire preuve d’initiative avec le moins de panique possible.
Que faire pendant les secousses ?
La question de la sécurité absolue est dépendante des caractéristiques du local où l’on se trouve et il n’y a pas de réponse « toujours vraie », si ce n’est (dedans comme dehors) de s’éloigner des façades (parois et vitrages les plus susceptibles de se disloquer).
Un séisme fort est généralement ressenti de la façon suivante :
une première phase de secousses « modérées » souvent sonores (grondements) ;
un relatif calme ;
des secousses violentes (malheureusement entre le début de la première phase et les secousses violentes, il peut ne s’écouler que 3-4 secondes ! Mais 3-4 secondes de gain en réactivité c’est beaucoup pour se protéger.
Les consignes japonaises qui évitent au moins les traumatismes crâniens sont intéressantes.
Le temps de se protéger, on se déplace les bras autour de la tête (au moment où ça devient fort),
On se dirige sans tarder vers un endroit TRES proche où on est au moins à l’abri des chutes d’armoires, d’éclairages et de faux-plafonds (d’où la table solide).
Si on est sous une table, on tient les pieds pour éviter qu’elle se déplace sans nous.
On n’évacue un bâtiment pendant les secousses que si on est sûr d’être à l’abri des débris divers de façade en un temps TRES bref. Ca concerne ceux qui sont déjà près de la sortie.
Rappelons-nous que l’immense majorité des bâtiments, même fissurés ne s’effondre pas. Un grand nombre de blessés ont sauté par la fenêtre par panique ou reçu des meubles renversés dans des bâtiments intacts.
Questions relatives à l’évacuation
Oui ou non ? Si les secousses sont bien ressenties il faut évacuer. MEME SI ON N’A PAS EU PEUR.
Pourquoi évacuer après un petit séisme ? D’abord c’est un « exercice » grandeur nature qui permet de tirer des leçons. Ensuite, pour les plus émotifs (si les secousses ont été un peu bruyantes), se retrouver dehors avec des collègues plus calmes permet de réduire progressivement leur angoisse. Plus important, il arrive qu’un séisme modéré soit le « précurseur » d’un séisme plus fort dans les minutes qui suivent.
Comment ? Rapidement, mais sans bousculade, en vérifiant hâtivement si les collègues proches évacuent et en invitant les visiteurs à faire de même. Si les secousses ont été fortes avec renversement de meubles, ouvrez les portes des bureaux sur votre passage pour vérifier qu’aucune personne n’est victime d’un malaise ou blessée. Le cas échéant vous pouvez soit l’aider si vous en êtes capable, soit rendre compte dès votre arrivée au point de regroupement. N’UTILISEZ PAS LES ASCENSEURS. Ils peuvent se bloquer entre les étages (coupure de courant).
Où se rendre ? Au point de rassemblement, côté rue Gaston Defferre (loin des façades). En cas d’intempéries il peut être décidé, après ce premier regroupement, de s’abriter dans les véhicules1 du parking principal (cheminements loin des façades).
Vérification Une fois dehors, en cas de dommages au bâtiment, regroupez-vous par services afin de vérifier les effectifs. Si une raison impérieuse vous amène à quitter le site alors que vous étiez en service au moment des secousses, prévenez systématiquement votre chef de service afin qu’on ne vous recherche pas inutilement.
Question de la réintégration des locaux :
Voici quelques indications générales :
Si le bâtiment présente des dommages visibles, on ne réintègre pas les locaux sans expertise. Certaines fissures dues aux déformations de la construction ne présentent aucun danger résiduel. D’autres peuvent indiquer une amorce de dislocation d’un élément nécessaire à la stabilité. Le diagnostic de péril doit être mené par des spécialistes.
Mais il peut se trouver que des personnes manquent à l’appel. Les procédures de recherche en fonction de la gravité des dommages (Qui est habilité ?, Comment procéder en s’exposant le moins possible ?) doivent être décidées en concertation avec la hiérarchie. Ne pas aggraver la situation de crise par des initiatives individuelles.
S’il n’y a pas de dommages et pas de réplique dans la demi-heure qui suit, le séisme ressenti n’est pas un « précurseur » et la réintégration peut se faire progressivement en fonction du niveau de stress de chacun.
A la question « est-ce qu’un petit séisme présage quelque chose de pire ? » on peut répondre que s’il n’y a pas eu d’autres secousses dans l’heure, la situation est redevenue celle qui précédait. Un séisme reste possible, mais ni plus ni moins qu’avant.
Nous sommes réellement exposés en Martinique et nous devons avec détermination améliorer notre condition par des petites choses (Comme une réflexion collective en famille ou au travail) et de plus « grandes choses » (comme la construction parasismique). Le risque sismique doit nous alarmer comme les autres risques, comme le risque d’accidents de la route par exemple. Les statistiques montrent que le nombre de morts moyens potentiels par an est du même ordre pour les séismes et pour la route. Mais dans le cas d’un séisme majeur, c’est beaucoup plus traumatisant car toutes les victimes et les pertes viennent en un instant. Les séismes modérés nous rappellent que nous devons améliorer tout ce qui peut l’être.
La plupart des informations précédentes, relatives aux bons comportements, sont valables à votre domicile ou dans les autres lieux de vie. Parlez-en autour de vous et pensez à faire un « plan de secours familial ».
SOYONS VIGILENTS ET REACTIFS
Information « Un séisme au travail »
Rédaction, Patricia Balandier, Chargée de Mission Risque Sismique