Monsieur le Préfet,
La Martinique, à l’instar de toutes les autres régions d’Outremer, paie un lourd tribu à la crise économique et financière. Derrière ce constat alarmant, se cachent d’immenses difficultés qui demandent que nous agissions sans attendre. Pour un nombre croissant de nos TPE et PME, l’avenir reste souvent incertain.
Comme vous le savez, la collectivité régionale de Martinique a pris des initiatives majeures, inscrites dans le court et moyen terme, et qui devraient, par leur multi-dimensionnalité, leur niveau d’investissement et d’ambition, amorcer un redressement progressif.
Toutes ces initiatives, tous ces efforts peuvent être anéantis si l’on continue à agir sans prise en considération de ce contexte de marasme extrêmement violent.
Il faut passer ce cap, c’est possible !
Au-delà des mesures structurelles de soutien aux entreprises, et de la mise en œuvre des actions collectives, qui parfois préservent l’entreprise, il convient d’accorder une attention toute particulière à la procédure de liquidation judiciaire, dont l’intensification de la fréquence depuis quelque temps, produit des effets désastreux sur la structure sociale de la Martinique.
Je reste malgré tout confiant en notre capacité à résister, et à imaginer ensemble les voies et moyens pour sortir de ce moment difficile. Nous ne devons nous résigner à aucune fatalité.
C’est pourquoi, considérant que la crise actuelle est trop grave pour s’en remettre à des solutions traditionnelles, j’en appelle à des mesures d’accompagnement des entreprises ; transitoires, urgentes et exceptionnelles à la hauteur des enjeux de préservation du tissu économique martiniquais, avec toutes les conséquences sociales induites.
Je sais pouvoir compter sur votre soutien dans ce combat pour la relance économique et vous en remercie sincèrement.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de ma considération distinguée.
Serge LETCHIMY, le 6 décembre 2012